LCI suspendue pour 3 mois au Burkina Faso

L’autorité de régulation des médias du Burkina Faso a décidé de suspendre la chaîne française d’information LCI pendant trois mois, après les propos d’une journaliste sur la situation liée aux violences jihadistes qualifiés de « fausses informations ».

Les programmes de LCI « sont suspendus pour une durée de trois mois au Burkina Faso sur les bouquets de tout distributeur de services audiovisuels à péage à compter de la notification de la présente décision », indique le Conseil supérieur de la communication (CSC), dans un communiqué publié jeudi 27 juin.


Selon le CSC, LCI, chaîne d’information en continu privée du groupe TF1, « a diffusé le 25 avril 2023, une émission intitulée +24h Pujadas, l’info en question+, au cours de laquelle, sa journaliste, Abnousse Shalmani, a livré un certain nombre d’informations sur la crise sécuritaire dans le Sahel en général mais aussi sur le Burkina Faso ».


Le CSC reproche notamment à la journaliste d’avoir affirmé que les « +jihadistes+ avancent à toute vitesse en l’absence de tout Etat dans les localités conquises », d’avoir précisé, sans mentionner de source, « que 40% du  territoire est occupé par les +jihadistes+ » ou encore que « près de 90.000 civils appelés Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont utilisés comme de la chair à canon  pour protéger les militaires burkinabè contre les terroristes ». 

L’autorité de régulation estime que ces propos sont de « simples supputations et des insinuations malveillantes », certaines « susceptibles de créer des troubles au sein des populations et fragiliser la collaboration nécessaire recherchée entre l’armée et les civils pour la sauvegarde de la patrie burkinabè ».


Début avril, les autorités du Burkina Faso avaient expulsé les correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde. Libération venait de publier une enquête sur des exécutions présumées de jeunes dans une caserne.
Fin mars, elles avaient ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu en décembre 2022 Radio France Internationale (RFI), médias publics français, accusés d’avoir relayé des messages de chefs jihadistes.
  Le gouvernement avait cependant assuré rester « fondamentalement attaché » à la liberté d’expression et d’opinion.

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