Intelligence artificielle : le défi de la régulation pour les médias africains

L’intelligence artificielle (IA) fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. Entre mythes et réalités, scénarios de science-fiction et réelles avancées technologiques, les systèmes qui s’appuient sur l’IA sont en train de transformer à grande vitesse de larges pans de nos sociétés mais aussi de nombreux secteurs tels que celui des médias.

A titre d’exemple, TV5Monde a récemment profité de son 40ème anniversaire pour afficher ses ambitions en la matière. La chaîne de la francophonie entend bien continuer à rayonner en enrichissant son offre numérique, la production de contenu local mais aussi en intégrant de l’intelligence artificielle.  

Le secteur des médias en Afrique n’est pas en reste même si, à l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer l’ampleur de l’adoption de l’IA dans les rédactions du continent.

Selon un rapport publié en 2022 par des universitaires kenyans intitulé « The Adoption of Artificial Intelligence in Newsrooms in Kenya : A Multi-case Study, plusieurs rédactions africaines (principalement Afrique de l’Est) utilisent l’IA pour collecter des informations, ou encore créer des contenus. La démocratisation de l’intelligence artificielle opère mais le récent usage d’outils comme Chat GPT a poussé les pouvoirs publics à réagir et se pencher sur des questions cruciales telles que l’éthique de l’utilisation de l’IA dans les médias.

Pour entamer une réflexion, l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR) et l’UNESCO ont choisi d’organiser un sommet sur l’intelligence artificielle (IA) et les médias, du 04 au 06 mars 2024 à Yaoundé. Cet événement se présente comme une “étape cruciale vers un avenir médiatique plus intelligent et plus durable” pour le continent africain. L’ambition est de réfléchir à la manière dont l’IA peut s’intégrer dans le paysage médiatique africain pour ouvrir la voie à de nouvelles opportunités sans compromettre l’équité des médias et l’intégrité de l’information diffusée sur le continent. 

Même si l’IA est source de nombreuses opportunités, son intégration dans les rédactions n’est pour autant pas neutre. D’ailleurs, dans un récent communiqué daté du 17 janvier 2024, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) en Côte d’Ivoire a souhaité alerter sur le sujet et établir des directives pour encadrer l’utilisation de l’IA par les éditeurs de programmes audiovisuels et les éditeurs de contenu actifs sur les réseaux sociaux.

La HACA souhaite en effet alerter sur les possibles dérives engendrées par l’utilisation de l’IA comme la désinformation, le détournement de vidéos ou encore l’utilisation d’images fictives. Désormais, toute production audiovisuelle générée par l’IA doit être accompagnée d’une bande déroulante permanente le mentionnant. 

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