Vous venez de publier les résultats de la première vague d’enquête en Côte d’ivoire qui a été menée pendant la crise sanitaire. Quel premier bilan pouvez-vous nous en faire ?
Le premier bilan, c’est que la crise sanitaire en cours pendant cette vague d’audience a eu un impact sur les comportements des téléspectateurs. D’une part, on constate une surconsommation des chaînes d’information et des chaînes qui font la part belle à l’actualité, qu’il s’agisse de médias ivoiriens ou internationaux. D’autre part, les téléspectateurs ont privilégié les chaînes qui ont su ou pu proposer des contenus frais et inédits, au détriment des chaînes qui n’ont eu d’autres choix que de proposer des rediffusions, principalement du fait de la mise à l’arrêt d’un certain nombre de tournages, conséquence directe des mesures sanitaires. Enfin, la suspension des grands championnats sportifs dans de nombreux pays a eu un impact direct sur la consommation du sport et des chaînes de sport.
Pouvez-vous nous donner quelques indications sur les nouvelles chaines ivoiriennes. Allez- vous publier des résultats par chaine ?
Nous publions des résultats pour l’ensemble du média télévision. En revanche, la décision de publier des résultats par chaîne et les modalités de publication doivent être prises par l’ensemble des chaînes ivoiriennes. Pour autant, plus globalement et pour répondre à votre question, on constate qu’au mois de mai, les nouvelles chaînes ivoiriennes qui émettent déjà réalisent des performances très encourageantes, à des degrés divers selon leur date de lancement plus en moins récente. Habituellement, le premier indicateur qui s’active, dans les premiers temps qui suivent la création d’une chaîne, est sa notoriété. Puis cette notoriété se transforme en augmentation de la consommation et donc en audience. C’est aujourd’hui le constat que l’on fait avec les nouvelles chaînes de la TNT ivoiriennes. La prochaine vague d’audience de fin juin permettra de confirmer cette tendance, mais les résultats actuels permettent déjà d’envisager tout le potentiel que représente la TNT en Côte d’Ivoire.
Vous avez présenté au marché il y a quelques mois un projet beaucoup plus ambitieux en termes de taille d’échantillon et de périodicité de publication des résultats. Est-il toujours d’actualité pour vous et verra-t-il le jour rapidement ?
Ce dispositif présenté il y a quelques mois prévoit des échantillons de 1 750 personnes interrogées par vague, et une vague tous les mois. Cela représente 21 000 interviews sur une année complète. Médiamétrie reste mobilisée et prête pour mettre en œuvre cette méthodologie. Il revient au marché « d’appuyer sur le bouton ». Les chaînes sont conscientes qu’une telle mesure d’audience est indispensable, mais les deux derniers mois les ont aussi obligé, et c’est bien naturel, à gérer leurs priorités à court terme. Dans ce contexte, Médiamétrie s’est adaptée pour proposer aux chaînes, aux agences et aux annonceurs qui le souhaitent le premier niveau de service dont on parle aujourd’hui, qui prévoit 6 vagues d’interviews d’ici la fin de l’année. Il est de notre responsabilité d’entretenir cette dynamique ; c’est pourquoi Médiamétrie a pris l’initiative d’alimenter le tableau de bord des chaînes (avec les indicateurs d’Audience cumulée, Quart d’heure moyen, Part d’audience, Durée d’écoute par individu et Durée d’écoute par téléspectateur) pour ne pas les laisser naviguer à vue. Mais nous sommes aussi conscients que ce tableau de bord devra s’enrichir pour permettre au secteur, acteurs privés comme publics, de tirer le meilleur parti de l’arrivée de la TNT.
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