Valoriser les médias grâce à l’étude Africascope ?

2 fois par an, KANTAR annonce dans un communiqué de presse devenu traditionnel, la mise à disposition pour ses souscripteurs, des résultats AFRICASCOPE sur l’audience de la radio , de la Télévision et de la fréquentation d’internet dans 8  pays d’Afrique  francophone : Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, République Démocratique du Congo, République du Congo, Sénégal.

Les résultats publiés dans le communiqué de presse portant sur l’année 2022, présentent pour la télévision des indicateurs globaux qui varient très peu d’une vague à l’autre : 89,9% des Africains ont regardé la télévision quotidiennement, pour une durée moyenne de 4h22 en 2022 . Ils étaient 91% en 2020 et 89,9% en 2021 … « et alors ?» pourrait on se demander ? qu’est- ce que cela dit de la véritable situation du media au global et dans chacun des pays?

En radio, le niveau d’audience cumulée est moins élevé mais reste néanmoins assez stable d’une vague à l’autre : 56% des individus de 15 ans et plus ont écouté la radio quotidiennement, pour une durée moyenne de 1h59 en 2022. Ils étaient 59% lors de la vague précédente. Là aussi, la conclusion n’est pas évidente. Peut-on dire qu’il y a usure de la radio ? l’usage du media est-il en train de changer ?…..

Un grand nombre d’agences et d’annonceurs n’ont pas forcément les moyens de souscrire à l’étude et doivent se contenter des informations publiées par  les chaines et les agences souscriptrices sans avoir aucun point de repère officiel que pourrait leur procurer un communiqué de presse moins succinct

Cette stratégie de communication qui pour Kantar -comme pour Médiamétrie qui a la même approche – a l’avantage d’éviter toute polémique puisqu’il n’y a aucune indication publique, présente plusieurs inconvénients :  Comment comprendre l’évolution des forces entre chaines et développer le marché publicitaire en Afrique francophone s’il n’y a même pas un indicateur de part d’audience des chaines et des stations et surtout comment faire en sorte que les médias locaux comprennent l’intérêt de ces études et y souscrivent s’il n’y a aucune valorisation possible de leur media

Quand on sait par ailleurs que les chiffres permettant de classer les chaines sont disponibles sur Facebook, on peut s’étonner d’un tel secret autour de la hiérarchie des chaines

Il y a quelques années AFRICASCOPE publiait un TOP 5 par pays  et au global pour les chaines panafricaines permettant ainsi des analyses moins basiques qui avaient pour avantage de montrer l’intérêt des données et l’usage que l’on peut en faire

Si on peut comprendre que KANTAR réserve à ses souscripteurs – c’est à dire à ceux qui financent l’étude- l’exclusivité de ses données, il reste néanmoins une marge importante pour améliorer le communiqué de presse actuel et en rédiger un plus riche et plus intéressant.