Entretien avec Méhiugnim Tchabou fondateur de la plateforme digitale les ZOPITAUX ET MOI

Méhiugnim Tchabou est médecin au CHU de Lomé et coordonnateur d’une plateforme de Communication et d’Éducation en Santé dénommée Les Zopitaux et Moi créée en 2017. Il est le lauréat du Grand prix Coup de coeur attribué par TV5monde aux derniers Adicomawards.

 

Pouvez-vous nous présenter votre plateforme ?

La plateforme « Les Zopitaux et moi » a pour but de lutter contre l’absence cruelle d’informations en santé adaptées à nos populations, en proposant des contenus simples, digestes et ludiques pour captiver l’internaute et l’amener à consommer l’information en santé grâce à la puissance du digital.

  

Dans quel contexte a-t-elle été imaginée et conçue ?

A la suite d’une formation suivie en Social Media Management appliquée au domaine de la santé, j’ai eu envie de créer une plateforme qui pourrait permettre d’informer des communautés sur des thématiques liées à la santé.

Les informations dans le domaine manquent cruellement et les populations n’y ont que très peu accès. Nous n’avons pas d’information de qualité, délivrée par des professionnels de la santé au niveau local et africain. C’est pour cela que j’ai souhaité créer cette plateforme pour diffuser de l’information avec un langage compréhensible de tous, amplifiée grâce aux réseaux sociaux.

Petit à petit plusieurs personnes ont rejoint l’initiative. Nous sommes aujourd’hui une douzaine et travaillons bénévolement pour cette plateforme.

 

Quels sont les contenus mis à disposition ?

Nous mettons à disposition des articles, des vidéos mais aussi et surtout, des infographies réalisées par des médecins, en collaboration avec des graphistes. Nous organisons aussi des Live sur les réseaux sociaux, des débats sur Twitter, des sondages …

La totalité du contenu est accessible gratuitement.

Géographiquement, 75% de notre audience est africaine et principalement concentrée au Togo. Sur Twitter, nous comptabilisons davantage d’abonnés en France qu’au Togo. Cela varie selon le type de plateforme sociale. Nous retrouvons aussi beaucoup de profils de professionnels issus du milieu de la santé.

 

 

Comment est alimentée la plateforme ?

Comme je souhaitais que la plateforme ait une portée assez grande, j’ai constitué une équipe constituée de personnel de la santé mais également de professionnels du digital (graphiste, vidéaste …) ou encore du journalisme. Petit à petit plusieurs personnes ont rejoint l’initiative. Nous sommes aujourd’hui une douzaine.

Y’a-t-il d’autres initiatives dans la même lignée qui se créent sur le continent ?

Le Bénin, le Cameroun et la Côte d’Ivoire ont vu émerger ce type de plateforme. Les projets dans le domaine se multiplient mais souvent il s’agit de plateformes plus spécifiques, relatives à des domaines précis, des maladies précises. Nous essayons d’être plus généralistes mais s’il est vrai que nous traitons beaucoup de sujets liés à la mère et à l’enfant.

 

 

Quelles sont vos ambitions pour le futur ?

Nous avons commencé avec cette idée simple : apporter une valeur ajoutée en délivrant de l’information aux populations sur des thématiques de santé, une information qu’elles puissent se réapproprier. Nous avons commencé en 2017 et nous avons pour ambition que cette plateforme devienne LA plateforme de référence, la plus influente en Afrique dans le domaine d’ici 5 ans. Nous espérons nous rapprocher des grandes institutions et établissements de santé afin que les populations comprennent de mieux en mieux comment le système fonctionne, ce qui est mis en place, ce qui est accessible …

 

Vous avez remporté un AdicomAward, quelle symbolique ?

C’est une grande récompense car nous avions déjà candidaté à l’occasion de la dernière édition.  Elle symbolise une véritable bouffée d’air frais pour l’ensemble de l’équipe car nous portons depuis 3 ans maintenant ce projet malgré les difficultés et les barrières