Quel est votre parcours ?
Je suis franco – togolaise, née et grandi à Lomé. Après ma licence de droit privé à Poitiers, j’ai intégré l’EM Lyon business school avec une spécialité innovation et stratégie. Ces 10 dernières années, j’ai eu l’opportunité d’alterner des expériences professionnelles et associatives en France et dans plusieurs pays étrangers (Inde, Chine, Sénégal, Canada..).
Aujourd’hui, mon métier de consultante me permet de m’investir dans la résolution de problématiques complexes, à l’instar de l’accès aux financements des femmes chefs d’entreprises ou encore digitalisation des bailleurs internationaux.
Pour finir, l’engagement citoyen a une grande place dans mon parcours et mon quotidien. C’est la raison pour laquelle j’accompagne également des élus et des décideurs africains et européens.
Pouvez-vous nous présenter votre initiative JMA ? Quelles sont les activités ?
Il y a un peu plus d’un an, avec ma co-fondatrice Amina Zakhnouf, nous avons lancé JMA, un incubateur de politiques publiques. Nous accompagnons des jeunes africains et européens à repenser la politique publique, de l’idéation à des actions sous diverses formes.
Aujourd’hui chez JMA, nous menons trois activités :
– De l’incubation d’idées en permettant aux jeunes experts de formaliser leurs idées en recommandations concrètes (par exemple notre ouvrage contresens sur le financement des économies africaines)
– Des actions de plaidoyers auprès des décideurs africains, européens et les médias (par exemple, la participation de ma co – fondatrice au sommet Afrique France au côté du président Emmanuel Macron)
– De l’information et des décryptages pour faire de la politique publique l’affaire de tous (par exemple notre podcast Notes vocales permet à des jeunes de décrypter un sujet lié au continent africain en portant sur celui-ci un regard critique toujours sous le prisme des politiques publiques). N’hésitez à vous abonner à notre podcast !
Quelles sont vos motivations, vos ambitions ?
Je suis convaincue que les jeunesses africaines et européennes doivent prendre part au débat et à la décision publique. Même si souvent la société civile et les jeunes ne sont pas invités à certains sommets/ grandes rencontres, il nous appartient de challenger nos décideurs et de formuler nos recommandations. C’était encore le cas il y a 15 jours lors du dernier sommet UE – UA à Bruxelles. Heureusement que nous avons les réseaux sociaux et les médias pour faire entendre nos voix.
Je suis également convaincue que les jeunes sont au cœur de cette nouvelle relation entre l’Afrique et l’Europe dont on parle tant. L’enjeu est de transformer cette volonté politique en actions concrètes. Pour cela, il faut créer des véritables espaces d’échanges et de dialogues sur l’ensemble des thématiques qui nous rassemblent (financement de nos économies, environnement, sécurité, culture, numérique…). Aujourd’hui chez JMA, nous travaillons particulièrement sur l’axe Afrique sub-saharienne, Méditerranée et Europe, car au niveau institutionnel, c’est encore un défi. Par exemple, lors du sommet Afrique – France de Montpellier, les pays de la méditerranée ont été très peu visibles et inversement lors du forum des mondes méditerranéens.
Notre plus grand challenge, aujourd’hui, est de pérenniser notre projet et de passer à l’échelle. Nous avons réussi à prouver qu’il est totalement possible de réunir des jeunes d’horizons différents qui acceptent de produire bénévolement des idées, qui se forment à porter ces recommandations auprès des décideurs et des médias. Notre modèle d’incubateur de politiques publiques fonctionne. Nous devons trouver des financements pour assurer notre croissance !
Vous venez de lancer votre média ? Qu’est-ce qui a motivé ce lancement ?
Effectivement, depuis un mois, JMA c’est aussi un média, car nous voulons faire de la politique l’affaire de tous. Notre but est de rendre accessible à chaque jeune africain et européen des outils et clés de lecture utiles (enjeux économiques, environnementaux, géostratégiques…) pour vivre pleinement sa citoyenneté.
Quelle en est la ligne éditoriale ? Quelles seront les thématiques traitées ?
L’ADN de JMA reste le même depuis le début de l’aventure. Nous apportons des recommandations à des problématiques qui nous paraissent essentielles. Nous allons parler financement des économies africaines, écologie populaire et environnement, relation entre l’Afrique et l’Europe, du tourisme durable, de francophonie, d’entrepreneuriat, mais également de géopolitique…
Est-ce un projet qui s’inscrit dans une perspective d’évolution et de croissance de JMA ? Comptez-vous vous déployer sur d’autres formats ?
Aujourd’hui JMA c’est 50 000 impressions par mois sur LinkedIn, 1 000 vues mensuelles du site internet. Ces KPIs sont encourageants et nous devons aller encore plus loin !
C’est la raison pour laquelle nous développons plusieurs nouveaux formats :
– Des formats décryptages et plaidoyer sur Instagram : https://instagram.com/jmafrique?utm_medium=copy_link
– De nouveaux formats de podcasts : une série de conversations directes avec des décideurs ou encore des échanges avec des entrepreneurs sous le prisme politiques publiques[1]
– Une nouvelle newsletter qui va mettre en lumière les acteurs qui œuvrent pour le développement de l’Afrique aussi des relations Europe – Afrique
Surtout, nous travaillons à la création d’une plateforme média qui va sortir très prochainement à la fois sur le contenu et la recherche de partenaires !
* Je m’engage pour l’Afrique est un incubateur de politiques publiques au service du développement du continent africain et de la promotion du dialogue et de la coopération entre l’Europe et l’Afrique.