Entretien avec Sébastien Onomo – fondateur de la société de production Special Touch Studios

Pouvez-vous nous présenter vos activités ainsi que votre société de
production ?

Je suis un producteur de films pour le cinéma et la télévision. Et j’aime bien dire aussi,
que je suis un peu entrepreneur, parce que je gère un groupement de quatre sociétés
regroupées sous la holding SO MEDIAS INVEST, dont les principales sociétés sont à ce
jour SPECIAL TOUCH STUDIOS basée à Marseille et CREATIVE TOUCH STUDIOS
basée à Valenciennes. Grâce à cet écosystème à plusieurs implantations, nous avons
optimisé notre capacité à trouver des financements pour nos différentes productions.
Mon travail au quotidien, avec ma Directrice des Contenus, Marion Boffelli, c’est de
développer des projets notre équipe et de trouver les partenaires financiers pour les
concrétiser. Et in fine, en faire des œuvres qui seront partagés par un public au cinéma,
sur sa télévision ou sa tablette.

Quels sont les projets que vous soutenez ?

Nous produisons des films de tous genres et de tous formats. Fiction, Animation,
Documentaire, mélange de toutes ces techniques. Rien ne nous fait peur. On essaye de
trouver la meilleure manière de raconter des histoires. Et parce que nous produisons des
auteur.e.s avec des visions singulières, très créatifs, on va continuer de les accompagner
sur des supports et moyens de narration qui permettent de continuer de déployer leurs
univers. Les trois adaptations en bande dessinée que nous faisons conjointement avec
Dupuis sur différentes œuvres en cours de production confirme cette stratégie et cette
appétence. D’un point de vue éditorial, on se concentre sur des projets et des talents en
liens avec l’Afrique, les Caraïbes, l’Asie, le Moyen-Orient, et j’adore les cultures urbaines.
C’est un positionnement à la fois stratégique pour se démarquer dans notre secteur, mais
c’est aussi un positionnement qui est le reflet de ma personnalité et de mon parcours
personnel.

Vous avez récemment organisé l’avant-première d’African Empires. Pouvez-vous
nous pitcher cette nouvelle série documentaire ?

C’est une idée que j’ai eu après une expérience sur un film, Bois d’Ébène de Moussa Touré.
J’avais le sentiment qu’il y avait beaucoup de choses encore à évoquer sur l’Histoire du
continent africain. J’ai ensuite proposé à Laurent Mizrahi de créer une série sur les grands
empires africains avant la colonisation et leur impact dans l’Histoire. Cela n’a pas été évident
de produire cette série, mais cela nous semblait essentiel de le faire pour offrir aux curieux
la possibilité de découvrir l’Histoire de ce continent qui ne se résume pas à la colonisation et
à la décolonisation. Loin de là.

Y a-t-il une recette pour séduire le public africain ?

Si vous l’avez je la veux bien ! Je pense que les attentes du public africain ne sont pas
différentes de celles du reste du monde. Il veut des bons récits, avec des histoires qui le
concerne, le divertit et lui donne des émotions. Il veut des histoires qui valorisent ses
cultures et ses réalités. A notre humble niveau, on essaye de s’inscrire dans cette
dynamique et de part notre expertise de permettre à ces contenus de pouvoir voyager.

Ou pourra-t-on voir African Empires ?

Actuellement nous avons TV5 Monde, Canal + Afrique, Al Jazeera qui sont les diffuseurs de
cette série. Ce qui assure déjà une large visibilité. Et nous allons continuer à la vendre à
travers le monde pour que ces histoires ne restent pas aussi peu connues. En ce sens, le
partenariat que nous avons signé avec l’UNESCO devrait nous permettre d’aller aussi à la
rencontre des publics du monde entier.

La formation aux métiers de la production est souvent désignée comme le parent
pauvre du secteur. Avez-vous ce sentiment et comment pouvez-vous contribuer à sa
professionnalisation ?

La formation sur le continent est de manière générale un parent pauvre. Sur le secteur du
cinéma et de l’audiovisuel il y a évidemment une nécessité de former des producteurs, mais
aussi des techniciens pour fabriquer les films, et des scénaristes pour écrire les histoires. Et
tout cela doit se faire de concert avec des opérateurs qui investissent dans les contenus car
si on forme mais qu’à la fin il n’y a pas de débouchés, cela sera vain de mon point de vue.
Donc c’est une dynamique et un rythme collectif à trouver pour que l’industrie en Afrique
décolle. Je suis optimiste, les choses avancent.

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