Entretien avec Ange Guei, Directeur général de NCI

Selon une mesure d’audience de Omedia- Médiamétrie pratiquée pendant 3 mois cet été, vous figurez en 3ème position juste derrière A+ ivoire et la RTI1 en part d’audience des chaînes ivoiriennes loin devant RTI 2, Life Tv et la 3. Comment expliquez-vous cette forte audience 18 mois après votre lancement?

Tout d’bord il est important de remercier les téléspectateurs et les internautes ivoiriens envers qui nous sommes très reconnaissants

Pour répondre à votre question, nous sommes une chaîne généraliste, notre mission est de proposer des programmes de divers types (news, fictions, divertissement…) qui plaisent aux téléspectateurs ivoiriens .

Nous avons donc dans un premier temps, de Décembre 2019 à Février  2021, concentré nos efforts sur les cases actualité et information avec :

– NCI NEWS, notre JT de 19h50, qui se veut ouvert et tourné vers les faits de société,

– NCI REPORTAGES, qui tous les jours traite un sujet du quotidien des ivoiriens

– Notre émission hebdomadaire de débats politiques, NCI 360 qui s’est rapidement imposée comme la référence en la matière.

En effet, Une chaîne ne peut prétendre être généraliste que si elle a un JT populaire et des émissions d’actualité de référence. C’est ce que nous avons entrepris dans un premier temps et c’est pour cela que certains nous ont perçu, au départ, comme une chaîne d’information.

Puis nous avons progressivement adapté nos programmes à partir de Mars 2021, selon ce que les téléspectateurs souhaitent voir en fonction du moment de la journée.

Ainsi, à la mi-journée, nous avons lancé pour les jeunes l’émission quotidienne “SHOWBUZZ”, du lundi au vendredi à 11H50. Elle est devenue en 3 mois une émission de référence dans le divertissement tel que l’est NCI 360 dans les débats politiques.

Il était également important pour nous de pénétrer le marché publicitaire relatifs aux femmes. Aussi avons-nous créé du lundi au vendredi, le talk show féminin , LES FEMMES D’ICI  à 13h05, suivi de deux séries destinées au public féminin.

De même, nous nous sommes assurés que de 17h au JT de 19h50 nous soyons dans le divertissement ivoirien avec BABI EST DOUX !, suivi du talk show LA TELE D’ICI aussi divertissant qu’informatif, puis de MADAME TONKPI comédie d’Yvidero en humour familial, et  du micro trottoir PLACE PUBLIQUE.

Le week-end nous avons aussi lancé plusieurs émissions de divertissement telles que ICI ON S’ENJAILLE, NOSTALGIE FUN OUTDOOR, OUVREZ GRANDS LES YEUX ! et nous en produirons de plus en plus.

Nos programmes sont donc une explication à notre forte audience mais il y a évidemment d’autres facteurs. En effet, A+ IVOIRE et NOVELAS TV sont des chaines thématiques sans JT ou actualités. Nous sommes donc sur le même créneau qu’une chaine généraliste telle que la RTI1, pour laquelle nous avons beaucoup de respect, et dont nous nous démarquons en faisant vivre aux téléspectateurs une expérience différente.

Vous avez aussi dès votre lancement investi fortement dans la fiction ivoirienne ?

Oui en effet avec nos studios nous produisons nos programmes mais il nous fallait aussi produire, co-produire et commander des fictions ivoiriennes et ce pour deux raisons majeures : d’une part nous pensons qu’une chaine généraliste ivoirienne doit offrir aux téléspectateurs de la fiction ivoirienne et d’autre part, pour nous il était très important de travailler avec les producteurs Ivoiriens, et donc de contribuer à l’industrie audio-visuelle autant qu’on le peut. Nous croyons fortement a la créativité et au potentiel des talents locaux.

Quelles sont les futures productions Ivoiriennes en préparation ? 

Nous co-produisons une série inédite avec Erico Sery, de 52 épisodes de 26 minutes dont le tournage est presque terminé.

Nous avons aussi la saison 2 de CHEZ LES KOFFI qui va réserver de nombreuses surprises, MADAME TONKPI saison 3 qui va nous éclater et la saison 2 de la série DERRIERE L’EAU dont la première saison a cartonné. Enfin nous avons sur la table des projets de jeunes producteurs talentueux et sérieux que nous étudions.

Comment expliquez-vous que sur Facebook vous soyez la chaîne ivoirienne ayant le plus d’abonnés : 1.5 millions après seulement 18 mois d’existence ?

Précisons que NCI est la seule chaîne ivoirienne qui ne fait pas sponsoriser ses contenus sur Facebook mais qui a le plus grand nombre d’abonnés organiques et d’engagements hebdomadaires.

Nous estimons que ce fait prouve que nos programmes sont beaucoup plus suivis par les ivoiriens que ne l’indique l’étude de Omedia-Médiametrie et qu’ils suscitent une forte adhésion du public en particulier des plus jeunes et des plus modernes. L’intérêt indiscutable des téléspectateurs qui regardent NCI via le digital renforce la position observée en télévision classique

La mesure de l’audience est l’un des sujets évoqués lors de la table ronde organisée par la HACA avant l’été. Que faudrait-il faire selon vous  pour avoir une mesure fiable et consensuelle ?

Effectivement tous les médias Ivoiriens contestent la fiabilité de la mesure Omedia-Médiamétrie pour plusieurs raisons.

Tout d’abord elle est réalisée sans inclure les médias qui n’ont aucun contrôle sur la méthode, aussi les médias Ivoiriens n’ont même pas été consultés sur sa méthodologie, son échantillon, les conditions pour assurer sa fiabilité…

Il faut noter que la méthode unique utilisée par cette mesure est celle d’interviews dans la rue. Cette méthode ne s’adapte pas aux téléspectateurs de la société ivoirienne qui sont souvent en voiture entre le foyer et leurs activités. Enfin les conditions de sondage et le nombre de personnes sondées ne sont pas du tout satisfaisantes.

C’est pour cela qu’avec la HACA, les chaines de la TNT ivoirienne souhaitent créer, ensemble et de manière consensuelle, un organe responsable de la mesure de l’audience. Cet organe responsable choisira un prestataire technique professionnel avec une grande expérience et complètement indépendant des médias  pour produire une mesures d’audience pratiquée sur un échantillon important et avec des méthodes adaptées. Pour ne pas avoir plusieurs résultats, cette mesure doit aussi être unique. Une telle étude est  indispensable pour le développement du marché publicitaire et  pour les médias ivoiriens.  C’est une vraie urgence.