2 000 milliards de FCFA (soit 4 milliards de dollars US) – c’est le coût de la cybercriminalité en Afrique selon l’Union internationale des télécommunications (UIT) « . Un montant important qui illustre bien la menace qui plane sur une Afrique de plus en plus connectée mais en retard dans le domaine de la sécurité informatique. Ce constat a largement été partagé par les participants du récent Cyber Africa Forum, organisé à Abidjan les 15 et 16 avril.
Si l’on mentionne souvent l’enjeu de la connectivité sur le continent africain et les profondes inégalités dans l’accès à Internet, on observe tout de même un développement important du numérique à l’échelle du continent. Mais en Afrique comme ailleurs, le développement du numérique expose aussi de plus en plus les Etats aux menaces de cybercriminalité. La Côte d’Ivoire est régulièrement citée comme étant un pays régulièrement en proie à la cybercriminalité. Sur la piste des « Brouteurs », la Côte d’Ivoire est devenue l’épicentre des arnaques francophones en ligne.
Ainsi, même si la connectivité demeure un puissant catalyseur de croissance économique et sociale, elle connecte les régions d’Afrique au cyberespace et ses enjeux de cybersécurité. Nous observons aussi une utilisation croissante de l’intelligence artificielle dans la diffusion de cyber-attaques. Pour rendre compte de cette problématique, la 4ème édition du Cyber Africa forum a réuni plus de 1500 participants issus du secteur du numérique, de la finance, de l’entrepreneuriat, du secteur public et bien d’autres autour de plus de 25 panels, keynotes, initiatives et démonstrations inédites qui ont mis en lumière les enjeux et les opportunités de l’intelligence artificielle et des risques cybernétiques liés à ce nouveau paradigme.
L’événement a été marqué par une allocution du Ministre de la Transition Numérique et la Digitalisation de la République de Côte d’Ivoire, Ibrahim Kalil Konaté, qui a mis en lumière les opportunités et les défis de la cybernétique et de l’intelligence artificielle en Afrique. Dans une volonté de mobiliser l’ensemble des acteurs et experts autour de la sécurisation de la transformation digitale du continent, le Commissaire Général du Forum a également souligné les actions proactives entreprises par le gouvernement ivoirien et le Cyber Africa Forum pour stimuler ce secteur en pleine expansion en encourageant les efforts de coopération internationale.
Lors de son allocution, a été souligné l’urgence de la question du renforcement des capacités sécuritaires numériques des Etats africains au vu de la digitalisation croissante sur le continent. Ces derniers doivent s’engager dans le développement de l’économie numérique et, l’accélération de la transformation digitale.