CAN 2019 : Partage ou exclusivité des droits sportifs ?

La conférence sur les télévisions publiques organisée pendant le dernier DISCOP Abidjan et au cours de laquelle le sujet délicat des droits sportifs a été abordée , a été l’occasion de relancer une polémique encore loin de s’éteindre.

Il y a 2 ans, Lagardère Sports avait été mis en cause par de nombreuses chaines qui considéraient que les prix proposés pour diffuser les matchs de la CAN 2017  étaient prohibitifs . Les négociations pour obtenir un prix plus acceptable s’étaient alors poursuivies jusqu’à quelques heures du match d’ouverture.

Depuis le nouvel appel d’offres lancé par la CAF en avril dernier, c’est désormais l’UAR qui commercialise les droits sportifs de la CAN 2019 auprès des chaines gratuites. Pourtant  cet organisme représentant les chaines publiques africaines et quelques chaines privées fait lui aussi l’objet de vives critiques.

Aboubacry Ba Directeur Général de CIS Médias ne décolère pas : « l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR) a fixé des prix encore plus élevés que lors des éditions précédentes. Ceux-ci passent de 1,2 millions de FCFA à 1,5 millions de FCFA »

La raison officielle de cette augmentation réside dans le fait que la compétition compte désormais 24 équipes au lieu de 16 et que le nombre de matchs augmente proportionnellement.

Néanmoins pour Aboubacry BA  cette situation « est la conséquence d’une mauvaise politique de redistribution des droits. Alors que la Confédération africaine de football (CAF) demande simplement que l’UAR lui reverse 22 millions de dollars (environ 19,5 millions d’euros) pour les droits de la CAN 2019, l’UAR a souhaité confier les droits en exclusivité à une seule chaine par pays. Je ne comprends pas pourquoi l’UAR organise cette course à l’exclusivité en ne permettant qu’à un seul organe d’avoir des droits qu’il ne pourra de toutes les manières pas rentabiliser à cause de leur cherté ».

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Le coup de gueule d’Aboubacry Ba aura-t-il l’effet escompté ?

Il reste une vingtaine de jour avant l’ouverture de la compétition , une vingtaine de jours où la proposition somme toute raisonnable d’Aboubacry Ba  finira peut-être par l’emporter : Les exemples de partage de compétitions entre chaines de télévision gratuites sont monnaie courante en particulier lorsqu’il y a une multitude de matchs dont certains se jouent à la même heure.

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