Quel avenir pour l’audiovisuel africain ?

Chaque année le financement des productions audiovisuelles ou cinématographiques est le thème central de ces rencontres professionnelles où se côtoient les acheteurs, les vendeurs et les producteurs. Ces débats tournent souvent court, la plupart des intervenants  ne pouvant que constater le sous-financement chronique des productions audiovisuelles en Afrique.

Cette année encore ce sujet a été au centre des discussions aussi bien pendant l’African Film Summit qui s’est déroulé mardi 28 mai que lors du DISCOP Abidjan des 29-31 mai.

Même si rien n’est encore fondamentalement changé, plusieurs intervenants ont essayer de proposer de nouvelles voies pour faire avancer les choses.

Ana BALLO Directrice de RTI Distribution s’est livrée à un vibrant plaidoyer pour la mise en place d’actions communes et proposé un plan d’action en 5 points qui, s’il était mis en œuvre permettrait d’améliorer grandement les choses :

  • Aligner les intérêts de tous les financeurs de contenu (Fonsic, ex FSDP, secteur privé..)
  • Redonner une valeur de marché à toutes les fenêtres d’exploitation en rénovant la chronologie des médias
  • Mettre en place un fonds de capital-investissement destiné à accompagner les projets pour faire émerger des champions nationaux
  • Reproduire et adapter au marché local le mécanisme des SOFICA
  • S’inspirer des dispositifs comme la loi PACTE en France pour favoriser les investissements sur le secteur.

Fédérer les énergies pour pouvoir faire des propositions concrètes et consensuelles aux pouvoirs publics, c’est aussi le sens de l’action entreprise par Bernard AZRIA, Président de Côte Ouest,  qui avait invité les professionnels, en ouverture du DISCOP , à une discussion libre, parrainée par Monsieur Sidi Tiémoko TOURE, Ministre de la Communication et des Médias de Côte d’ivoire,

En  présence d’un public nombreux et diversifié composé de producteurs, distributeurs, chaines de télévisions, de plusieurs pays africains, le Ministre a tout d’abord souligné l’importance du secteur pour l’économie du pays et rappelé les initiatives déjà prises par le gouvernement ivoirien pour soutenir le secteur ivoirien de l’audiovisuel ( Exonération de TVA sur les équipements, plafonnement du prix des équipements TNT, mesure de l’audience, soutien à la formation…)

Bernard AZRIA a ensuite pris la parole pour souligner le fait que « nous tenons en main notre destin et que c’est à nous tous ici présents de décider de notre avenir et de faire des propositions au Ministre » pour bâtir un secteur audiovisuel fort, prospère et rayonnant  au-delà même des frontières nationales.

Plusieurs thèmes ont émergé de ces discussions très riches qui doivent se poursuivre au sein d’une Association regroupant tous les acteurs de l’Audiovisuel et que Bernard Azria appelle de ses vœux  :

  • Clarifier le rôle de chaque acteur et permettre la reconnaissance des différents métiers de l’audiovisuel
  • Améliorer la circulation des œuvres et leur élargissement en dehors du territoire national
  • Sensibilisation des autres sources de financement possibles (secteurs bancaire et publicitaire
  • Développement des compétences locales et de la formation

Le lancement des 4 nouvelles chaines privées et d’une nouvelle chaine publique en Côte d’Ivoire est une opportunité historique pour fédérer toutes ces énergies et faire en sorte que les idées évoquées dans ces différentes rencontres professionnelles se concrétisent dans les mois qui viennent et ouvre de nouvelles perspectives à l’ensemble du secteur