Designer de formation, entrepreneur (agence digitale, startups), François Le Pichon s’est forgé une expertise dans la création de plateformes numériques en France et à l’international. Il rejoint Molotov en 2018 à la direction produit, en charge de l’innovation et de l’expérience utilisateur. En 2020, François Le Pichon lance Molotov Solutions, l’offre B2B de Molotov, qui commercialise la technologie et l’expertise de la plateforme en marque blanche.
Vous avez officialisé le lancement de vos activités en Afrique francophone. Quelles sont-elles ?
Aujourd’hui nous nous adressons à l’international de deux manières :
- Nous ouvrons Molotov à l’international grâce à des partenaires locaux. On y développe ainsi la marque, le savoir-faire, la technologie adossé à un partenaire local qui lui apportera du contenu et des équipes de distribution locales. C’est exactement ce que nous avons fait en Afrique francophone, avec notre partenaire Digital Virgo.
- Le B2B via lequel nous proposons notre technologie en marque blanche pour des Telcos et des groupes médias qui souhaitent passer à l’OTT. Nous avons d’ailleurs annoncé notre collaboration avec le groupe TRACE pour lequel nous avons assuré le développement et l’exploitation de la prochaine version de sa plateforme OTT « TracePlay ».
Nous n’avons pas de stratégie propre à l’Afrique mais plutôt une stratégie pour l’international. Nous entamons notre développement sur le continent car il y a l’atout de la francophonie et donc nous pouvons créer des synergies avec les acteurs sur le continent.
Le but étant d’arriver avec du contenu local. Grâce aux équipes de Digital Virgo, nous arrivons à identifier des partenaires locaux pour développer notre activité. Nous ne souhaitons pas développer une plateforme française qui propose ses contenus à différents pays mais plutôt proposer le contenu le plus local possible.
Quels sont les pays concernés ?
Pour l’heure, nous avons lancé nos activités en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Suivront le Cameroun, le Burkina Faso, la Tunisie, la Guinée et la RDC. Nous souhaitons vraiment nous installer dans le temps. Certes le public y est déjà très sollicité mais nous souhaitons nous installer et développer une offre de qualité constituée de chaînes locales et internationales, du contenu en SVOD à un prix abordable (150 FCFA pour un abonnement en Côte d’Ivoire, par jour, avec un engagement à la journée)
Quelle est votre offre de contenu ?
Notre catalogue est constitué de plus de 400 heures de contenu à la demande, en illimité : films, séries africaines, documentaires et contenus enfants.
Des chaines diffusées en LIVE, et pour la majorité aussi en replay complètent ce catalogue: Nina Tv, Savanna TV et Passion TV qui fonctionnent très bien grâce à leurs télénovelas. , quatre chaînes du groupe TRACE, des chaînes d’information comme Africanews et France 24, une dizaine de chaînes thématiques sur le sport, la musique, la mode, ainsi que Top Santé et Gourmand TV du groupe Reworld…Côté chaînes locales, nous sommes heureux d’accueillir bientôt RTS1 et RTS2,
Nous sommes ouverts aux collaborations avec l’ensemble des acteurs locaux, qu’ils soient producteurs de contenu, des chaînes locales, nationales ou privées situées dans les pays ciblés ou dans des pays voisins.
L’Afrique demeure limitée en termes d’accès à internet et le prix de la data reste élevé. Comment prenez-vous en compte ces réalités, ces spécificités locales ?
Nous nous sommes adaptés aux spécificités locales. D’une part, nous avons optimisé nos applications pour qu’elles soient plus légères en termes de consommation de data. Nous avons également développé une plateforme web qui s’adapte au mobile. Nous allons également mettre en place une fonctionnalité de téléchargement de contenu offline.
D’autre part, notre offre est accessible via abonnement avec un engagement à la journée. Nous avons développé des partenariats avec des opérateurs tels que Orange, MTN et MOOV pour proposer un paiement directement sur facture opérateur. Nous sommes seulement au troisième mois de lancement mais la plateforme comptabilise déjà plusieurs dizaines de milliers d’abonnés et le taux d’engagement sur la plateforme est très bon.
Au-delà de la distribution, convoitez-vous des opportunités dans la production de contenu en propre ?
Nous ne fermons aucune porte. Molotov a toujours été partenaire de producteurs de contenu et non producteur. Nous sommes plutôt enclins à agréger des contenus ou des chaines sans forcément les produire nous-mêmes. Après, nous souhaitons nous implanter dans la région sur le long terme, peut-être que cela pourrait changer …
Quels sont vos autres perspectives de développement ?
Outre l’ouverture sur d’autres continents, pour l’Afrique , nous allons nous concentrer sur les pays dans lesquels nous lançons nos activités. Chaque pays comporte ses spécificités et nécessite notamment de nouer de nouveaux partenariats avec des Telcos, de travailler sur l’éditorialisation de nos contenus (des contenus seront diffusés en exclusivité dans certains pays). Ensuite nous regarderons du côté de l’Afrique anglophone et du Maghreb …
Pour l’heure, nous sommes à l’écoute de nouvelles opportunités … Nous nous adressons à l’international de deux façons, en ouvrant Molotov dans un pays mais aussi en nouant des partenariats technologiques. Nous sommes donc à l’écoute des opérateurs quant à l’utilisation de notre technologie pour le développement de leur offre OTT.