A l’occasion de la conférence « Media Business et Musique en Afrique organisée à l’Institut français du Togo, Olivier Laouchez, PDG du groupe Trace a partagé son expérience et sa vision des médias et l’industrie musicale en Afrique.
Voici la retranscription des principaux extraits de son intervention
Menaces et opportunités liées au digital
Le consensus est général, l’Afrique regorge de talents musicaux même si le continent ne représente que 0,73% du business de la musique dans le monde. En tant que média, comment peut-on développer des modèles économiques durables favorisant la promotion et l’exportation de la musique africaine à l’échelle locale mais aussi internationale ?
En Afrique comme dans le reste du monde, la révolution du numérique a complètement bouleversé le monde des médias au même titre que l’industrie musicale. Au-delà des nouveaux modes de consommations qui émergent, avec par exemple le développement des plateformes de streaming musical, l’environnement dans lesquels les médias comme le groupe Trace doivent faire évoluer leur business est un environnement extrêmement compétitif marqué par la présence de géants tels que les GAFA qui prennent peu à peu possession de l’univers média numérique. En Afrique, l’industrie de la musique qui peine encore à se structurer, doit aussi faire face aux défis du numérique.
Cependant, le digital est aussi un terrain riche en opportunités. Il est plus facile de faire voyager la musique aujourd’hui entre un artiste et son public grâce aux canaux 2.0.
Création de valeur et droits d’auteurs
Avec le développement des nouvelles plateformes de streaming musical, la question de la rémunération des artistes et de la création de valeur devient cruciale. Les moyens marketing doivent aujourd’hui être mis en place pour générer du trafic sur le numérique, développer la visibilité de l’artiste et de ce fait générer des revenus en veillant à une répartition équitable entre les artistes et les plateformes. Sur le continent, la professionnalisation de l’industrie musicale ne sera possible que si celle-ci profite à tous les acteurs.
Pour Olivier Laouchez, vivre aujourd’hui de sa musique et de son talent en Afrique comme dans d’autres pays du monde, est très compliqué. Selon lui, un artiste ne doit pas seulement développer sa création mais aussi se penser comme un « package ». L’univers dans lequel un artiste doit évoluer est beaucoup plus complexe aujourd’hui et doit inclure plusieurs qualités, plusieurs dimensions : de la scène aux réseaux sociaux en passant par le développement de relations avec les marques. Le digital, bien qu’il change la donne, est également une source d’opportunité en ce sens où il est une porte d’entrée sur le monde entier.
Le PDG du groupe Trace a profité de l’occasion pour annoncer différents projets en cours. Tout d’abord, la signature d’un partenariat avec Canal+ pour la création de nouvelles chaines comme Trace Afrique Aura, ou encore la création prochaine d’une chaine dédiée aux hits afro-urbains des années 90-2000 dédiée à une cible de population plus âgée.
Enfin Olivier Laouchez entend développer un projet de radio FM à l’image de ce qui a été fait en Côte d’Ivoire ou en RDC.
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