En Afrique comme dans le reste du monde, la révolution du numérique a complètement bouleversé l’industrie musicale. Les nouveaux modes de consommations émergent et les plateformes de musique en ligne se développent. En effet, au cours des quatre dernières décennies, l’industrie de la musique a été confrontée, à travers le monde, à de nombreux bouleversements dont une profonde transformation due au développement numérique et technologique. Ce fait, loin d’être un facteur négatif, procure de la vitalité au secteur musical. Une vitalité qui gagne de plus en plus le continent africain. Les plateformes musicales internationales et locales multiplient les initiatives sur le terrain. Un mouvement qui doit désormais profiter plus largement aux producteurs de contenu, les artistes africains.
Dans cette dynamique, Universal Music Group et la plateforme de streaming musicale française Deezer ont annoncé vouloir déployer un nouveau modèle de rémunération des artistes d’ici la fin de l’année. Prévu en France pour le 4ème trimestre et en 2024 pour le reste du monde, ce nouveau modèle sera cette fois centré sur les artistes et non sur les utilisateurs.
Aujourd’hui, les plateformes reposent davantage sur un modèle centré sur le « marché ». Concrètement, un utilisateur qui paye son abonnement autour de 10 euros par mois sur une plateforme de streaming musical , n’écoute pas nécessairement les musiciens en haut des charts mais la majeure partie de la somme de son abonnement est dirigée vers les artistes les plus écoutés. Or, les 2 acteurs souhaitent aujourd’hui repenser le modèle pour s’approcher d’un modèle « user centric », basé sur les écoutes individuelles des abonnés et non sur les écoutes globales. Deezer veut ainsi se focaliser sur les artistes professionnels, qui comptabilisent au minimum 1 000 streams par mois avec au moins 500 auditeurs uniques pour les rémunérer plus équitablement. En bref, l’idée est de récompenser au mieux les artistes, quel que soit leur niveau de carrière et quelle que soit l’importance de leur fan base.
Selon Jeronimo Folgueira, directeur général de Deezer : « Il n’existe aucun autre secteur où tous les contenus ont la même valeur, et il devrait être évident pour tout le monde que les bruits de pluie ou de machine à laver (playlists d’ambiance) n’ont pas la même valeur qu’une chanson de votre artiste préféré diffusée en haute qualité ».
En effet, avec le développement des nouvelles plateformes de streaming musical, la question de la rémunération des artistes et de la création de valeur devient cruciale. Les moyens marketing doivent aujourd’hui être mis en place pour générer du trafic sur le numérique, développer la visibilité de l’artiste et de ce fait générer des revenus en veillant à une répartition équitable entre les artistes et les plateformes. Sur le continent, la professionnalisation de l’industrie musicale ne sera possible que si celle-ci profite à tous les acteurs.
Source : communiqué de presse