Paris a « déploré » lundi la suspension de Radio France Internationale (RFI) décidée samedi par les autorités militaires du Burkina Faso, qui lui reprochent d’avoir relayé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ».
« La France déplore la décision prise par les autorités burkinabè de transition de suspendre la diffusion de RFI », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Paris « réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle et au débat public, partout dans le monde ».
Au début de la semaine dernière, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda), avait diffusé une vidéo dans laquelle l’un de ses chefs au Burkina menaçait de s’attaquer à des villages défendus par des Volontaires de la défense de la patrie (VDP), supplétifs civils de l’armée, qui vient d’en recruter 90.000 en trois semaines pour faire face à la recrudescence des attaques jihadistes.
Le gouvernement reproche également à RFI, radio publique française, d’avoir repris dans sa revue de presse de vendredi « une information mensongère, indiquant que : +Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir+ ».
Selon la direction de RFI, la radio est suivie chaque semaine au Burkina Faso « par plus de 40% de la population et plus de 70% des leaders d’opinion ».
Le Burkina, théâtre de deux coups d’Etat militaires en huit mois et en proie depuis 2015 à la violence jihadiste, est le deuxième pays de la région à interdire RFI cette année après le Mali, également dirigé par des militaires putschistes et lui aussi en proie aux attaques des jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique.
Communiqué de presse AFP