Dans le cadre de sa série « Innovation partagée », l’AFD met en lumière des programmes novateurs créés ou développés dans nos pays partenaires. L’ AFD Digital Challenge distingue tous les ans dix start-up africaines dont les innovations remarquables servent le développement. Voici les portraits des dix lauréats de l’édition 2021, dédiée au climat et à la biodiversité sur le continent africain.
Depuis 2016, l’ AFD Digital Challenge récompense les start-up, associations et centres de recherche africains les plus innovants en matière de numérique et de soutien aux Objectifs de développement durable (ODD) sur le continent. Après cinq ans d’existence, ce sont 35 start-up africaines qui ont pu bénéficier d’un soutien financier et de coaching pour permettre leur passage à l’échelle. Portée par une nouvelle génération d’entrepreneurs, la révolution numérique transforme le continent africain. Ce sont ces femmes et ces hommes qui concilient innovation, performance économique et impact social et environnemental.
Voici les portraits des lauréats d’Afrique francophone subsaharienne de l’édition 2021 de l’AFD Digital Challenge, dédiée au climat et à la biodiversité sur le continent africain :
Bénin – Premium Hortus : la plateforme spécialisée dans l’e-commerce des produits biologiques
À l’instar de nombreux pays africains, le Bénin fait face à une croissance rapide de sa population urbaine. Cette augmentation s’accompagne d’un fort besoin en produits alimentaires de base dont les fruits, légumes et poissons. Pour répondre à cette hausse de la demande, « de grandes quantités d’intrants chimiques, majoritairement importés, sont utilisées par le secteur horticole », constate Johannes Goudjanou, fondateur de Premium Hortus en 2019. « De plus, le circuit de distribution reste très long et traditionnel avec un manque de technologies modernes, couplé à des flambées de prix. »
Cameroun – Bleaglee : un service de collecte et de recyclage de déchets électroniques
« Au Cameroun, des millions d’appareils électroniques sont utilisés quotidiennement, sans pour autant être recyclés une fois arrivés en fin de vie. Chaque année, le pays jette l’équivalent de plus d’un milliard d’euros de métaux précieux sous forme de déchets électroniques. Ils contaminent les sols et les eaux, faute d’organisation dans le processus de suivi, de collecte et de recyclage de ces e-déchets », déplore Juveline Ngum, fondatrice de Bleaglee.
Créée en 2019, la start-up développe des logiciels de planification de vol en 3D pour drones. Ces vols permettent de repérer les déchets électroniques sur les sites d’enfouissement et dans les poubelles. En parallèle, Bleaglee travaille avec les collecteurs pour ramasser les déchets électroniques et les vendre à des entreprises de recyclage sur les marchés nationaux et internationaux. « Notre plateforme numérique ERecycle fournit un service de recyclage des déchets électroniques gratuit à la demande aux particuliers et aux entreprises, et rémunère les collecteurs via un système de portefeuille électronique. »
À ce jour, Bleaglee a collecté et recyclé plus de 300 tonnes de déchets électroniques, et a permis l’emploi de plus de 300 jeunes, en particulier des femmes.
La start-up espère étendre prochainement les services de la plateforme à la capitale Yaoundé. Elle souhaite aussi augmenter le nombre de collecteurs de déchets électroniques en offrant à 120 jeunes chômeurs une formation au recyclage et à la valorisation des déchets en produits écologiques.
Cameroun – Siren : une plateforme qui préserve l’environnement par le transfert d’informations
« Imaginez que les pêcheurs du monde entier puissent prendre des photos de requins, de raies, de dauphins sur leur téléphone… Qu’ensuite ils puissent les télécharger sur une plateforme consultable par des scientifiques qui peuvent analyser ces données et les partager avec les gouvernements locaux pour créer des aires marines protégées et préserver ces espèces ! » C’est ce dont rêvait Aristide Takoukam Kamla lorsqu’il a créé l’Organisation africaine pour la conservation des mammifères marins (AMMCO) en 2014.
Afin d’atteindre cet objectif, l’AMMCO a créé Siren. Cette application collaborative de science citoyenne aide les communautés côtières locales, les scientifiques, les gouvernements et les ONG à comprendre les données sur les populations de mammifères marins et à les préserver. La plateforme a un objectif : « Faire de l’environnement côtier et aquatique africain un foyer sans menace pour le lamantin et d’autres espèces sauvages marines, tout en tenant compte de l’intérêt supérieur des populations locales. »
Source : communiqué de presse