Entretien avec Vamehi Bamba, CEO de MIABOX

Vamehi Bamba est CEO de la société MIABOX basée en Côte d’Ivoire.

Quel est votre parcours ?

J’ai travaillé quelques années dans une régie publicitaire en Côte d’Ivoire. Période pendant laquelle j’ai pu me rendre compte qu’il y avait un réel besoin au niveau de la clientèle dans tout ce qui était fourniture de contenu vidéo en provenance de l’Afrique pour des entreprises, agences de communication européennes, nord-américaines … Nous avons constaté la rareté du contenu en provenance d’Afrique sur la toile. J’ai donc décidé de lancer un petit service d’agrégation de contenu photo et vidéo en provenance de l’Afrique.

A la suite de cela, avec un partenaire de l’entreprise, nous avons décidé de nous lancer directement dans un service de vente de vidéo et de films aux télévisions et autres structures. Nous avons commencé par du contenu en provenance de Côte d’Ivoire puis dans un deuxième temps en provenance du Burkina Faso pour finalement lancer MIA BOX.

Pouvez-vous nous décrire vos activités ?

MIABOX est une plateforme TV, VOD qui comprend des fonctionnalités de Replay, et de visionnage de contenus gratuits.

MIA BOX se situe sur un segment B2B. Nous avons aujourd’hui plusieurs centaines d’heures de contenu afro et des chaines de télévision intégrées à notre catalogue. Un contenu que nous fournissons notamment à des opérateurs et des chaines de télévisions. Il s’agit d’un contenu à 80% africain. Nous le distribuons via un réseau de plusieurs partenaires sur le continent. Notre offre comprend plus de 50 chaines TV et sans le Replay, notre catalogue compte plus de 800 heures de contenu.

Notre service est accessible par abonnement via notre site web, des applications d’appareils mobiles, sur les plateformes des opérateurs de téléphonie mobile.

Quelles sont vos ambitions en termes de développement ? 

Pendant ces trois premières années d’activité, nous avons œuvré à constituer notre offre et à diversifier notre catalogue. Nous avons également conclu un accord avec deux opérateurs. Notre objectif est de multiplier ces accords pour accompagner notre développement et notamment en Europe où l’on peut capter la diaspora africaine. Nous ouvrons nos applications à la rentrée en septembre sur les pays européens.

Quels sont les programmes les plus prisés ?

 Nollywood et plus largement les Telenovelas sont les programmes qui fonctionnent le mieux. Ils sont davantage consommés en raison de la forte appétence des femmes pour ce type de contenu.

 

MIABOX a été créée en 2016, le marché était-il préparé au lancement de votre offre de VOD ?

 Honnêtement non. Pas parce que le consommateur n’était pas prêt, mais parce que les infrastructures n’étaient pas assez développées pour cela. Que ce soit au niveau des opérateurs télécoms qui n’étaient pas prêts à accompagner le déploiement d’une telle offre ou des infrastructures qui ne permettaient pas un accès à internet optimal. Aujourd’hui je pense qu’il y a de nombreuses initiatives et de nombreux investissements qui sont faits pour soutenir le développement d’internet sur le continent afin d’offrir aux consommateurs un contenu de qualité à un prix raisonnable. L’essor des techniques du numérique permettra ainsi d’accompagner le développement de la VOD sur le continent.

Avez-vous pour objectif de faire de la production en propre ? 

C’est une question qui revient souvent mais pour le moment notre ambition ne se porte par sur la production en propre. Nous misons davantage sur la diversification de notre catalogue avec notamment l’acquisition de fictions.