Entretien avec Mamane, partenaire de l’initiative ONUFEMMES Côte d’Ivoire

Vous initiez un partenariat avec ONUFEMMES CIV. Pouvez-vous nous présenter le projet ?

Nous avons signé ce partenariat avec ONUFEMMES CIV car c’est une initiative qui va dans le sens de ma carrière placée sous le signe de l’engagement. « Gondwana » rappelle cette ambition qui est celle faire de l’humour tout en transmettant un message. Je suis ambassadeur pour le climat dans toute la région du Sahel. Le climat est un sujet auquel je suis sensible, qui concerne l’humanité toute entière mais je suis aussi très sensible au sujet des violences faites aux femmes. Je ne pouvais pas passer à côté d’une telle cause qui de plus, spécifiquement en Afrique, touche une grande partie des femmes, celles qui tiennent l’économie quotidienne des foyers africains.

En tant qu’humoriste, nous devons servir ce genre de cause. Nous devons nous servir de notre popularité pour essayer d’être utiles. Nous commencerons ce partenariat avec une série de vidéos courtes diffusées sur les réseaux sociaux

A travers ces vidéos, dans le choix de l’écriture, j’ai voulu provoquer en quelque sorte les débats pour susciter un maximum de réactions sur les réseaux sociaux et terminer sur un message de sensibilisation. L’art doit « réveiller » le débat, « réveiller » les gens !

Cette première série de vidéos a été lancée le 25 novembre, premier jour des 16 jours d’activisme mondiaux. Pour l’occasion TV5 Monde Afrique diffuse sur sa plateforme pendant trois mois ces premières vidéos.

Les épisodes du « Parlement du rire en vacances » ont comptabilisé un grand nombre de vues sur les réseaux sociaux. Quel bilan pouvez-vous faire de ce programme conçu dans un contexte particulier ?

Je suis ravi du succès rencontré avec le « Parlement du rire en vacances » car c’est un projet que j’avais en tête depuis longtemps. Je souhaitais dépasser le format « classique » que les gens connaissent déjà pour donner plus de profondeur à nos personnages, les parlementaires ainsi qu’aux personnages qui gravitent autour. Nous avons comptabilisé  2/3 millions de vues par épisode, plus de 35 millions de vues au total sur les réseaux sociaux. Cela a permis de redonner un coup de boost au programme « le Parlement du Rire » qui compte aujourd’hui sa dixième saison.

C’est un programme que j’ai imaginé pendant le confinement. Malgré la fermeture des salles de spectacles, il fallait montrer que Gondwana City Productions était réactif. Nous pouvons annoncer que « Le Parlement du Rire en vacances » aura une deuxième saison pensée autour de plusieurs thématiques, en plus du « Parlement du rire » traditionnel.

A travers de nombreux projets, vous êtes resté très mobilisé pendant la période de pandémie. Quel rôle peuvent jouer les humoristes dans ces moments de crise ?

Pendant cette période difficile, beaucoup d’artistes sont restés chez eux pour imaginer, écrire … J’en ai fait de même. Cela m’a permis de réfléchir à notre situation. Aujourd’hui, nous comprenons qu’en tant qu’artistes, nous ne pouvons pas nous cantonner au milieu de la scène. Dans ce contexte particulier, nous avons réfléchi à de nombreux projets car nous sommes de plus en plus sollicités par des ONG, des sociétés, des médias qui se rendent compte eux-mêmes que le format web-série est un bon moyen de capter une audience.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Nous venons de lancer Gondwana.tv, la première plateforme d’humour 100% africain.

De plus, nous menons plusieurs projets de séries à venir avec notamment des acteurs internationaux, des web-séries locales … En parallèle, je travaille également sur le chantier de création de mon école de comédie ainsi que sur un projet de groupe média en Afrique autour du thème de la comédie. Le spectre est large … Nous devons réveiller ce paysage de l’humour et montrer que nous aussi, en Afrique, nous pouvons être organisés, cohérents et rendre l’humour « bankable » et que les artistes puissent en vivre.