Entretien avec Jean-Marc André Kouadio, producteur et réalisateur chez Puzzle Media

Quelles sont les activités de PUZZLE Media ? PUZZLE MEDIA est une société de production audiovisuelle. Avant la libéralisation de l’espace audiovisuel, nous étions sur le segment du brand content (production de contenu pour les marques) car le seul media TV était malheureusement saturé. A la libéralisation de l’espace audiovisuel, nous sommes revenus à notre cœur de métier qui est de produire du contenu à destination des chaines de télévision. Et L’expérience du brand content nous permet finalement d’intégrer intelligemment les marques dans et autour de ces programmes Vous venez de produire une nouvelle émission intitulée « Moins un ». Pouvez-vous nous en dire plus ? MOINS UN est le tout premier programme de type faits-divers en Côte d’Ivoire. MOINS UN est un programme de docu-fiction qui rappelle comment différentes personnes ont frôlé la mort. Ce programme est inspiré d’histoires vraies qui sont reconstituées avec des comédiens. MOINS UN est un projet test qui va permettre d’offrir quelque chose de différent aux téléspectateurs ivoiriens mais aussi de mieux cerner leurs appétences et attentes pour ce type de programmes. En quoi est ce programme sera différent de ce qui se fait actuellement ? Ce programme est le premier du genre dans le paysage audiovisuel ivoirien. Les témoignages sont authentiques, les histoires font parties du vécu des populations. Dans l’intention de réalisation, nous avons vraiment voulu conserver la proximité. A chaque diffusion, les réactions sur les réseaux sociaux témoignent de la réussite du programme. Avec ce programme nous reconfirmons notre positionnement et ouvrons la porte à d’autres programmes du genre que nous sommes en train de produire. Chez PUZZLE MEDIA nous avons l’expertise, les moyens techniques et surtout humains pour la construction de programmes qui répondent aux standards internationaux. Quelle en est la diffusion ? Le programme MOINS UN!!! est en première diffusion sur LIFE TV. Nous avons reçu des offres de plateformes VOD quant aux secondes diffusions sur le territoire ivoirien que nous continuons d’étudier. A l’échelle internationale, le Cameroun et le Burkina Faso nous ont aussi manifesté leur intérêt Quel regard portez-vous sur le développement des nouvelles chaines de la TNT en Côte d’Ivoire ? Les nouvelles chaînes de télé sont riches de leurs ressources humaines et de leurs grilles de programmes. Le potentiel existe mais l’industrie audiovisuelle privée n’est pas encore assez forte. Les annonceurs sont partie prenante du développement de l’industrie créative en Côte d’Ivoire. La production de programmes de qualité repose sur des moyens financiers, techniques et humains. Lesdits moyens ne peuvent s’obtenir que par du budget ; dans le modèle économique des chaines locales, l’apport des annonceurs est déterminant pour la vie de la chaine et pour sa grille de programmes. Les annonceurs, par exemple, doivent prendre davantage conscience de leur rôle et de leur importance dans le financement de cette industrie créative grâce à la publicité et aux chaînes TNT privées. Plus ces chaines auront le soutien des annonceurs, plus les chaînes auront la possibilité de tenter de nouvelles choses avec les producteurs de programmes que nous sommes. En tant que producteurs, nous avons aussi nos challenges au-delà du financier. Le système éducatif n’a malheureusement pas pris en compte les métiers de la création et l’administration fiscale ne connait pas le secteur…  Aujourd’hui, nous, professionnels du secteur, souffrons de cette méconnaissance de nos métiers. L’avenir du paysage audiovisuel repose sur nous alors il va falloir que nous soyons réellement pris en compte et que nous soyons associés aux décisions qui nous concernent. Mais j’ai confiance que tout ceci ira en s’améliorant. Quand chacun des acteurs prendra conscience de son importance dans le secteur, nous aurons l’une des industries les plus créatives et des plus prolifiques du continent. D’autres projets de production en perspective ? Nous venons de boucler deux saisons de la série LES HISTOIRES DE RORO. Pour rappel, ce programme est l’un des plus gros succès en termes de série made in Cote d’Ivoire de par l’audimat, de par l’écriture, de par la réalisation. Nous sommes en préparation de deux autres séries, trois programmes de plateau, deux programmes de faits-divers et d’une télé-réalité … Lire aussi : La production africaine francophone de fiction: état des lieux et perspectives