Amélie Ebongué est consultante en stratégie de contenus sur les réseaux sociaux, enseignante, conférencière et auteure. Elle commence sa carrière professionnelle dans un bureau d’études, puis évolue au sein des agences de conseil en communication, avant de développer ses connaissances en tant qu’indépendante. Elle exerce un métier « passion », où le numérique, ses évolutions et ses usages auprès des audiences en ligne la séduisent.
Vous venez de publier un ouvrage sur le réseau social TikTok, pouvez-vous nous en dire plus ?
TikTok est un réseau social vidéo qui vient bouleverser les codes de la création mondiale. TikTok regroupe tous les codes propres à la genZ : divertissement, sens de l’éphémère, verticalité et communauté. Elle offre à ses utilisateurs des possibilités créatives illimitées où chacun occupe sa place de créateur. L’application mobile mise sur l’authenticité de ses créateurs, la viralité des créations que l’on peut retrouver sur la plateforme, mais surtout sur la qualité d’exécution des contenus. C’est une véritable usine à pop culture et sa croissance face aux géants du numérique a beaucoup fait parler notamment durant le confinement vécu par près d’un tiers des habitants de la planète à travers le monde fin mars 2020.
Vous avez choisi de le rendre accessible dans plusieurs pays africains, pour quelles raisons ?
Le groupe Hachette qui édite mon livre a choisi de le rendre accessible au plus large nombre. Ainsi, le réseau de distribution s’étend désormais, de l’Europe, au Moyen-Orient en passant par l’Afrique avec des pays comme l’Algérie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore la Guinée.
Que représente TikTok sur le continent africain ? Plus particulièrement en Afrique francophone ?
La place qu’occupe TikTok dans le paysage numérique africain est importante. On le voit par l’amplification et la viralité qu’ont certaines vidéos. Ce succès s’explique aussi par l’explosion des créateurs de contenus humoristiques. Ils ont un espace adapté sur mobile pour s’exprimer en toute authenticité, sans limite de perception, de contraintes techniques et encore moins de temps ; puisque depuis l’été 2021 on peut créer des vidéos jusqu’à 3minutes.
Comment Tik Tok peut-il être un levier pour les marques qui souhaitent se développer sur le continent ?
Pour espérer générer des revenus grâce à son contenu sur TikTok, il y a plusieurs alternatives. Les marques constituent le principal levier de génération de revenus puisqu’elles s’intéressent à votre valeur et à la collaboration que vous allez pouvoir mettre en place conjointement. Pour cela, il faut penser à une stratégie cohérente en adéquation avec vos valeurs, la voix de la marque et l’authenticité de votre création. C’est toujours important d’être soi dans le partenariat qui va être mis en place. Tout le monde a la place pour créer de la valeur sur TikTok, à condition d’avoir une justesse éditoriale.
Quelles sont les opportunités pour les créateurs de contenus africains ?
Sur TikTok comme nulle part ailleurs, il y a un champ des possibles en matière de création. Il y a encore de nombreuses thématiques qui ne sont pas couvertes, je pense aux domaines des transports, de la finance, mais aussi de l’histoire et de l’environnement. Ce qui est intéressant avant tout, c’est de les outiller au mieux pour accompagner leur création. C’était important pour moi d’avoir une diffusion de ce livre sur le continent africain et cela a été une volonté commune avec mon éditeur. Sincèrement, quand on voit la richesse des créateurs dans certains pays d’Afrique comme le Nigéria, le Sénégal ou encore le Kenya, ça méritait une distribution sur ces marchés. J’avais personnellement envie de donner une cartographie de TikTok à toutes les personnes qui s’y intéressent de près ou de loin et les créateurs de contenus africains sont plus que brillants sur ces points. Clin d’œil à @bongadou @mayole_francine @tikdengue @spicysuya.boyz et il y en a plein d’autres encore qui méritent d’être valorisés par TikTok et au-delà !