Entretien avec Alizée Dallemagne, coordinatrice du programme Digital Lab Africa

Qu’est-ce que le Digital Lab Africa ?

Le programme Digital Lab Africa a été créé en 2016. Il s’agit d’un programme d’accélération panafricain dédié aux industries créatives. Nous travaillons sur plusieurs axes, plusieurs secteurs de la création numérique africaine : l’animation, le jeu vidéo, l’art numérique, la musique et enfin, la réalité virtuelle. Au départ, le programme est une initiative de l’Institut français d’Afrique du Sud mais aujourd’hui, le programme est entièrement géré par un incubateur sud-africain de l’univers de la tech, Tshimologong Digital Innovation Precinct. En termes de financement, celui-ci est en partie assuré par l’Agence Française de Développement. Le programme est également soutenu par les groupes TRACE, Lagardère Studios ou encore le DISCOP.

 

Vous venez de lancer la 4èmeédition. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le 13 janvier dernier, nous avons lancé la 4èmeédition du Digital Lab Africa. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 1ermars 2020. Artistes, étudiants, entrepreneurs, startups et médias peuvent candidater, à condition qu’ils soient originaires de l’un des pays d’Afrique subsaharienne et que leurs projets soient en lien avec le continent.

De manière générale, nous sélectionnons des projets qui sont en développement, qui nécessitent d’un soutient en termes de mentorat. Nous proposons donc aux candidats, un accompagnement grâce à un réseau d’experts français ou issus du continent africain, sur un secteur donné. Nous permettons également aux candidats de participer à des événements de référence. Par exemple, pour la catégorie « animation », nous emmenons les lauréats au Festival d’Animation d’Annecy. Nous leur proposons également des sessions de formation en lien avec un réseau de partenaires.

Au-delà de la formation, le programme DLA comporte-t-il un volet financement ?

Au-delà de la formation, nous proposons également du mentorat afin de soutenir les candidats sur la partie financement. Nous essayons de créer un réseau, de mettre en contact des candidats avec des mentors qui eux-mêmes connaissent l’industrie et les circuits de financement puisque c’est le nerf de la guerre.

Lors de la dernière édition du DLA, c’est une jeune Ethiopienne, Feben Elias, qui a remporté le concours dans la catégorie « Animation » avec son projet de série intitulé « Dimbit ». Suite à sa résidence en France prévu par le programme, elle a pu se rapprocher du producteur Sébastien Onomo afin de travailler ensemble sur un projet de co-production. En France actuellement, elle a été sélectionnée pour une formation sponsorisée par Netflix, qui se déroulera à l’école des Gobelins, à Paris.

 

 

Comment seront sélectionnés les candidats ?

Nous sélectionnons deux candidats pour chacune des catégories. Sur la dernière édition, nous avons accompagné 11 projets, et nous devrions faire la même chose cette année. A l’issue de l’appel à candidatures, 30 projets sont sélectionnés par les membres des comités de sélection DLA pour participer à la compétition de pitch finale. Les comités sont composés d’experts des industries créatives, partenaires du Digital Lab Africa.

 

Quelles sont les ambitions d’un tel projet ?

D’un point de vue global, les créateurs de contenu sur le continent doivent faire face à des enjeux de formation, d’accès au financement mais également de visibilité.

Avec le Digital Lab Africa, nous souhaitons mettre en lumière la création africaine mais également créer un espace d’échanges et de collaboration entre la France et le continent, pour que ces industries créatives africaines puissent se développer et rayonner. Ainsi, nous souhaitons encourager les co-productions entre la France et l’Afrique mais également entre les pays africains.

Il y a un important vivier de créativité sur le continent africain, nous en sommes convaincus même si certains pays sont plus porteurs aujourd’hui. Malgré tout, les structures de formation manquent cruellement. C’est pour cela que nous souhaitons favoriser le développement des compétences dans ces industries, pour les soutenir et contribuer à leur développement ainsi qu’à leur professionnalisation.

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