Crypto-monnaies : quels sont les enjeux pour les pays d’Afrique ?

Le Nigéria, première puissance africaine, a officialisé le lancement de sa crypto monnaie, le eNaira.

Cette monnaie disponible pour l’ensemble des citoyens est émise par la Banque centrale du pays. Elle est équivalente à la monnaie nationale et est par conséquent, complètement échangeable avec le Naira. Le gouvernement a précisé que cette monnaie virtuelle a été lancée pour simplifier le système de paiement et faciliter les transactions financières sur le territoire national.

L’utilisation du eNaira est encadrée par des directives réglementaires pour pallier les dérives frauduleuses. Ainsi, la Banque centrale nationale appelle les institutions financières du pays à prendre des mesures pour garantir une gestion efficace et sécurisée de la monnaie virtuelle face aux cyber-attaques.

Si nous n’en sommes encore qu’à l’aube, la révolution a déjà commencé. Il n’y a qu’à voir les volumes d’échange et les volumes de transactions mondiales de crypto-monnaies qui ne cessent de croitre depuis 2015. Depuis quelques années déjà, les projets de crypto-monnaies gagnent du territoire sur le continent. Après le Ghana qui devrait bientôt lancer le E-Cedi, c’est désormais au tour du Nigéria de mettre le cap sur la monnaie virtuelle. Mais quelles sont les opportunités pour les pays africains ?

Les monnaies virtuelles créées par les banques centrales sont une réponse à la révolution du numérique et au développement de la Fintech aux 4 coins du monde. Elles sont aussi une mesure mise en place en amont pour faire face à la multiplication et au développement non régulé des monnaies virtuelles dans le monde permettant également de réduire la dépendance des banques centrales vis-à-vis des banques commerciales. Enfin, ces monnaies virtuelles représentent une opportunité de stimulation des échanges commerciaux entre les pays.

Même si certaines banques centrales sont encore sceptiques concernant le potentiel des crypto-monnaies, d’autres ont choisi de se lancer à l’image du Ghana et du Nigéria.

Outre les réticences des acteurs, il existe un autre obstacle : la numérisation. Le développement des monnaies virtuelles se heurtent encore à la fracture du numérique qui perdure encore dans de nombreux pays africains qui essuient d’un retard e matière de digitalisation.