Le cinéma en Afrique francophone – la formation

Bien que la création cinématographique en Afrique francophone semble bercée par la dynamique actuelle, la formation des futurs talents de la filière cinématogra- phique demeure un véritable enjeu pour la production locale.

En effet, l’heure est à la réflexion sur les capacités des pays africains francophones à professionnaliser leur industrie pour être au diapason de la nouvelle donne cinématographique et audiovisuelle. Pour cela, la transmission et la formation sont un enjeu crucial pour le développement du cinéma, de la production locale et l’émergence de nouveaux talents.

Les Etats doivent ancrer en Afrique-même la formation au cinéma et à l’audiovisuel. Pour Alexandre Rideau, directeur de Keewu Production, « On a beau être talentueux et force de proposition,

la formation est primordiale notamment lorsqu’il s’agit de compétences techniques.» La formation est un défi mais plusieurs acteurs commencent à s’attaquer au problème : des centres de formation existent et d’autres vont se créer.

L’enseignement aux métiers du cinéma

Une nouvelle génération s’intéresse de plus en plus aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel, portés par l’ambition de créer des contenus conçus par et pour les Africains, de la fiction au documentaire, tout en véhiculant l’image de l’Afrique d’aujourd’hui, loin des clichés.

Pour les former aux différents métiers de la filière et répondre aux enjeux de sa professionnalisation, plusieurs écoles et centres de formation ont ouverts leurs portes dans les grandes villes d’Afrique francophone.

A l’image de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovi- suel au Bénin, l’institut Imagine fondé par le réalisateur burkinabé Gaston Kaboré en 2003 dédié à la formation initiale des métiers du cinéma ou encore l’ISIS à Ouagadougou, des centres existent et se créent pour former les jeunes pousses aux techniques du 7ème Art. Toutefois, le financement est aussi une problématique pour ces infrastructures.

La formation sur le terrain

L’enjeu est de former encore et toujours plus les jeunes professionnels de demain qui feront grandir le secteur. Au-delà des écoles, la formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel se fait également sur le terrain. En autodidacte, guidé par les nouvelles technologies du numérique ou au sein de sociétés de production qui intègrent en interne ou en externe des cursus de formation. Ces formations sont notamment soutenues par des acteurs privés tels que CANAL+ qui, engagé dans la production de conte- nu africain, souhaite contribuer au développement des métiers de l’audiovisuel et du cinéma. La société de production togolaise YoBo Studio réputée pour les séries Zem et Hospital IT et qui produira bientôt du long-métrage, a initié des ateliers de formation au métier d’acteur studio ou encore de scénariste.

Le Ouaga Film Lab

Ouaga Film Lab est un laboratoire de développement et de coproduction de projets cinématographiques qui favorise des rencontres entre experts et jeunes talents du continent africain et la mise en réseau de talents d ́Afrique avec des réseaux professionnels du reste du monde. Un vaste réseau créé pour renforcer les capacités des jeunes pousses par la formation, le coaching aux métiers du cinéma.

L’avenir numérique

La révolution numérique qui gagne le continentchange la donne et modifie le cadre de la formation professionnelle. Profiter du numérique pour développer la formation aux métiers du cinéma apparait comme une alternative pleine de promesses. En ce sens, l’Académie franco-anglophone des arts audiovisuels et du cinéma offre une plateforme de formations en ligne qui ambitionne de couvrir tous les métiers de l’audiovisuel en Afrique francophone. Pour Olivier Pascal, Directeur général de LAFAAAC :« De toutes les révolutions numériques, celle du e-learning est sans doute l’une des plus structurantes pour l’Afrique. L’enseignement en ligne permettra de former les millions de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel dont le conti- nent a besoin pour prendre en main son développement. »