Afrique du Sud : les opérateurs de Pay TV devront rémunérer les chaines publiques

L’ICASA (Independent Communications Authority of South Africa) vient de donner son feu vert pour que les chaines publiques puissent facturer les opérateurs de télévision payante pour leur diffusion.

Cet accord autorise désormais la SABC qui édite les chaines publiques sud-africaines à négocier des conditions commerciales avec les opérateurs de PAY TV.

Ceux -ci devront distribuer les chaines  SABC1, SABC 2, and SABC 3 et de manière optionnelle SABC Sport and SABC Education moyennant des redevances à discuter. Ce sujet de la rémunération des chaines par les opérateurs de PAY-TV est un véritable case tête pour les acteurs audiovisuels et pour le régulateur.

A n’en pas douter, la diffusion par satellite a un coût pour l’opérateur et il est, de son point de vue, normal que les chaines qu’il diffuse payent à tout le moins ce coût de diffusion. Lorsque cette  diffusion est faite à titre gracieux -car l’opérateur trouve un certain intérêt commercial à diffuser la chaine- ce coût est pris en charge pour l’opérateur. Dans le même temps , la chaine bénéficiant d’une diffusion plus large, peut générer des recettes publicitaires supplémentaires.  Cette approche est bénéfique pour chacun.

Néanmoins dans certains cas, les chaînes nationales publiques ou privées qui proposent des programmes locaux inédits et qui bénéficient généralement dans leur pays d’origine d’une image de proximité et d’une audience importante,  trouvent normal d’être non seulement diffusées gratuitement mais  d’être aussi rémunérées pour ce qu’elles apportent au distributeur car cela valorise commercialement ses offres.

Cela est sans doute vrai mais reste très difficile à quantifier : le blocage est inéluctable et ne peut être résolu que par l’intervention du régulateur.

En France après des années au cours desquelles la chaine était reprise gratuitement par les opérateurs de Pay TV, TF1 – chaine privée- a entrepris à partir de 2016 de demander  une rémunération aux opérateurs en arguant du fait que la qualité et l’audience de ses programmes et de ses services associés (My TF1) avaient une valeur méritant rémunération.

Après plusieurs bras de fer, un terrain d’entente enterinant une rémunération de TF1 par tous les opérateurs a finalement pu être trouvé en 2018.

En Afrique Francophone, la question de la valeur des chaines nationales africaines pour les opérateurs de PAY-TV ne se pose pas encore probablement car les programmes attractifs nationaux ne sont pas encore suffisamment nombreux et divertissants, si ce n’est au Sénégal, dominé par les chaines nationales privées et en Côte d’ivoire ou la RTI occupe encore une position forte et où les chaines privées nationales commencent à émerger.