La diffusion lors de l’émission « La télé d’ici vacances » présentée lundi dernier par Yves de Mbella, d’une séquence censée dénoncer le viol, au cours de laquelle un homme présenté comme un ex-violeur racontait comment il agressait ses victimes, a soulevé l’indignation en Côte d’Ivoire.
Mme Nassénéba Touré, ministre de la femme de la famille et de l’enfant a condamné « fermement ces actes ignobles » qui « viennent saper les efforts » en vue d’éradiquer « ce fléau (le viol) qui gâche la vie de milliers de femmes et de filles ».
La Ligue ivoirienne des droits des femmes a également condamné « avec la dernière énergie cette émission et son contenu humiliant et dégradant pour la femme » et déposé une plainte « pour outrage public à la pudeur et apologie du viol » contre NCI et M. de M’Bella
La direction de la chaine NCI a réagi immédiatement et présenté ses « plus sincères excuses ». Elle a exprimé dans un communiqué son « attachement au respect des droits humains et en particulier à ceux des femmes », ses « profonds regrets » et sa « solidarité avec les femmes victimes de violence et d’abus de toutes sortes ». « A titre de mesures conservatoires (…) nous avons annulé toutes les rediffusions de cet épisode de +La télé d’ici vacances+ et nous avons suspendu l’animateur », indique le texte. « Nous assumons humblement la pleine responsabilité de cette faute grave et regrettable dont nous tirerons toutes conséquences ».
La chaine a également annoncé la suppression de l’émission produite et présentée par Yves de Mbella et diffusé mardi soir une édition spéciale pour présenter des excuses au cours de laquelle Joel-Amos Badi directeur des programmes adjoint a lu un communiqué de la direction générale de la chaine.
Par ailleurs la HACA qui s’est auto-saisie du dossier en raison du grand nombre de plaintes, déclare dans un communiqué avoir » décidé de la suspension » de Mr de M’Bella pour une durée de 30 jours de toutes les antennes des chaines de télévision et de radios en Côte d’Ivoire ».
Yves de M’Bella a déclaré à l’AFP « comprendre l’indignation des uns et des autres », se disant lui-même « meurtri par la tournure des événements. Je demande pardon ».
Selon l’AFP, dans une enquête réalisée auprès de 5.556 personnes publiée en juin, l’ONG ivoirienne Citoyennes pour la promotion et la défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), a recensé en deux ans dans la seule ville d’Abidjan 416 féminicides, 2.000 cas de violences faites aux femmes, dont 1.290 cas de mariage de filles de moins de 18 ans et 1.121 viols.
Adweknow avec l’AFP