Elodie MBIDA est la Directrice de la Publication de Naole Média, plateforme d’Afrique francophone spécialisée dans l’actualité des métiers de la communication, avec un focus sur les relations publics et la communication et gestion de crise.
Convaincue que l’expertise locale doit être absolument valorisée pour faire grandir l’écosystème, elle s’emploie à mettre en avant les professionnels des métiers de la communication et de l’information, sur le plan local et international.
Elodie est régulièrement invitée à prendre la parole sur les sujets en lien avec le rôle des médias dans le narratif africain, les relations publics, la communication institutionnelle, la communication & gestion de crise, le leadership féminin. »
Elle initie également un partenariat stratégique avec l’entreprise Smart Data Power, l’un des leaders en matière de data management. Dans le cadre de cette collaboration, Naole Media réalise des études axées sur la communication en Afrique francophone.
Pouvez-vous nous présenter NAOLE Média ? Quels types de contenus produisez-vous et quels pays couvrez-vous
Nous sommes le principal média africain spécialisé sur l’actualité des métiers de la Communication, avec un focus sur les Relations Publics, la Communication & la Gestion de Crise. La plateforme diffuse aussi des informations sur la vie des médias et des agences en Afrique francophone. Nous produisons des contenus écrits (articles, dossiers spéciaux, listings) et des contenus vidéo (webinaires, émissions). Nous travaillons pour couvrir tous les pays de la zone Afrique francophone à travers le choix de nos intervenants.
Notre ambition est d’insuffler un nouvel élan dans la valorisation et dans la pratique des métiers de la communication, particulièrement les relations publics, la communication et la gestion de crise, dans notre contexte africain. Nous mettons un accent sur la qualité des contenus que nous créons, mais aussi sur la valorisation des différents acteurs de ces métiers et de leurs initiatives. Enfin, nous souhaitons inspirer les étudiants et aspirants communicants qui désirent s’informer sur le secteur.
Comment envisagez vous votre développement ?
Nous continuerons à créer des contenus édifiants sur la communication via notre site internet www.naolemedia.com, et nous continuons de grandir avec les acteurs de l’écosystème à travers des partenariats (Le Bon As Radio pour des chroniques hebdomadaires sur les RP, Troc Radio pour la co-production de l’émission « Com’Sous le Baobab »ou encore Smart Data Power, spécialiste dans la collecte et l’analyse des données). Toutes ces collaborations, nous permettent de créer, de produire et de diffuser du contenu ainsi que des études de qualité, sur la communication en Afrique francophone.
La ressource humaine étant l’un des éléments essentiels pour le développement d’une entreprise, nous nous employons à mettre sur pied un cadre de travail agréable à destination de nos collaborateurs, ainsi que des perspectives de formation continue.
Dans la même veine, nous préparons la mise sur pied de notre Programme SAM (des Stages Académiques Mentorés) à destination des étudiants de plusieurs pays d’Afrique francophone. Les jeunes recrues travailleront sur des projets professionnels stimulants et ils bénéficieront aussi des conseils d’experts, qui les accompagneront durant le programme.
Vous avez récemment publié le premier listing des 40 femmes les plus inspirantes des métiers de la communication et des médias en Afrique francophone et dans sa diaspora. Qu’est-ce qui a motivé cette publication ? Prévoyez-vous une publication annuelle ?
Naole Média a entre autres pour objectif de valoriser le savoir-faire des professionnels africains évoluant sur le continent ou travaillant sur des sujets liés à l’Afrique. Il nous est paru tout à fait naturel, de mettre en lumière ces professionnels. Particulièrement ces actrices des métiers de la communication et des médias en Afrique francophone et dans sa diaspora qui, à travers leur travail acharné et leurs compétences avérées, participent à changer la narrative de notre continent.
Le NaoleMédia40 est un listing annuel réalisé en toute indépendance par Naole Média. Il identifie, recense et classe par ordre alphabétique les femmes des métiers de la Communication et des Médias, qui contribuent à réécrire le narratif du continent africain.
Comment l’avez-vous établi ? Prévoyez-vous une publication annuelle ?
Fruit d’un travail mené durant de long mois, Naole Média a fait appel à des spécialistes chevronnés pour réaliser ce listing ambitieux et unique en son genre, qui dresse un état des lieux des forces vives sur lesquelles notre cher continent peut s’appuyer pour se tourner résolument vers demain.
Afin de lister les profils retenus, nombre de critères pondérés ont été pris en compte tels que les accomplissements (les expériences professionnelles, les réalisations, l’impact social), la situation (la réputation, la position et influence), le potentiel (l’inventivité, la vision et l’adaptabilité).
Je tiens à préciser que cette initiative n’est absolument pas un classement par ordre de mérite, mais plutôt une reconnaissance par ordre alphabétique. Le NaoleMedia40 entend devenir une tradition annuelle.
Si l’on faisait un état des lieux des femmes qui occupent des postes dans la communication et les médias en Afrique … Selon vous, parviennent-elles à atteindre des postes à responsabilité ?
Ces dernières années, l’on constate une réelle évolution du nombre de femmes qui travaillent dans les métiers de la Communication et des médias, en particulier dans le secteur privé. Plusieurs d’entre elles dirigent des cabinets ou des agences de communication ayant pignon sur rue, quand d’autres occupent des postes à hautes responsabilités au sein d’entreprises et d’institutions. C’est l’exemple des grandes professionnelles telles que Marie Seynabou Dia, Chantal Njimbere, Olivia Nloga, Annie Mutamba, Salematou Sako, Khadija Idrissi Janati ou encore Anna Toure. Certes, beaucoup reste encore à accomplir pour davantage de représentativité des femmes à des postes à responsabilité, mais je constate avec plaisir que plusieurs d’entre elles tracent le chemin pour les futures générations. Je suis optimiste.
On parle souvent de sous-représentation des femmes dans les médias africains, ou de non équité dans la représentation. Qu’en pensez-vous ?
A mon avis, de plus en plus de femmes s’imposent par leurs talents, leurs compétences et leurs savoir-faire dans les médias africains. Surtout avec le développement des médias à capitaux privés sur le continent. Des pionnières tels que Denise Epoté (Cameroun), Annette Mbaye d’Erneville (Sénégal), Djamila Debèche (Algérie) ont ouvert la voie et ont énormément contribué à la valorisation des femmes dans les médias africains ; ceci, en devenant des pionnières dans le journalisme dans leurs pays respectifs.
Concernant les médias panafricains, les têtes d’affiches sont généralement des femmes que ce soit à TV5 Monde Afrique avec Lise-Laure Etia & Dominique Tchimbakala ou encore la chaîne Life TV avec les animatrices vedettes de l’émission « LiFe Weekend ».
Comment contribuer au changement pour que le monde des médias soit plus inclusif ?
A mon avis, pour rendre le monde des médias plus inclusif, il faudrait continuer à mettre en avant les professionnelles qui inspirent et impactent les autres, à travers leurs actions dans le cadre de leurs professions. C’est par exemple, ce que nous nous attelons à faire chaque mois, à travers notre mini mag « Têtes d’affiche », les documents que nous produisons avec les participations d’expertes ou encore le listing annuel NaoleMedia40.
De plus, il faut raconter des histoires, créer un storytelling autour de ces figures de proues et donner la parole aux profils aguerris avec un temps de parole égal. En tant qu’acteur du secteur de l’information et de la communication, nous devons continuer à tendre la main à la jeunesse ; la former, l’accompagner, lui transmettre des valeurs d’équité notamment et lui donner des espaces d’expression. Tout ceci contribuera assurément, à faire changer les choses.