Licencié en communication des organisations à l’école supérieure de Yaoundé, Chedjou Kamdem s’est orienté très vite vers le digital et plus précisément vers la gestion des communautés sur les réseaux sociaux, en freelance, en agence et en interne.
En Novembre 2013, il crée le blog Histoire de CM qui traite de tous les sujets liés au Community Management au Cameroun. Enfin, c’est en juin 2016 qu’il lance la plateforme éponyme pour fédérer une communauté des community managers du continent africain.
A partir de 2017, il met en place des formations en community management. Des formations en salle, disponibles en ligne en 2019. La même année, Chedjou Kamdem est désigné lauréat du Prix Africa 3535 dans la catégorie « Blog et Innovation Média ». Véritable expert Social Media, il sort aujourd’hui deux ouvrages sur son expérience du Community Management.
Véritable expert Social Media, il sort aujourd’hui deux ouvrages sur son expérience du Community Management.
Vous êtes l’auteur de deux ouvrages présentés à Yaoundé le 29 août. De quoi s’agit-il ? Quel en est le contenu ?
Le premier ouvrage intitulé « Storytelling du Community Management au Cameroun » est en quelque sorte la suite logique de mon blog « Histoires de CM ». Il retrace l’évolution du métier de Community Manager au Cameroun à travers mon autobiographie ainsi que mon point de vue sur le métier depuis 2010. Je retrace ainsi l’apparition du métier dans le pays, son développement, la façon dont il a été perçu puis intégré par les entreprises locales dans leur stratégie Social Media. L’ouvrage regroupe également de la data et des chiffres clés liés au métier.
Le deuxième ouvrage s’intitule « Culture africaine du Community Management » et traite de l’animation des communautés africaines sur les réseaux sociaux les plus utilisés en Afrique. L’ouvrage se base sur les retours des membres de la communauté CM d’Afrique et sur ma propre expérience du métier. Ainsi, j’ai pu mettre sur papier, 5 recettes « à la sauce africaine » pour créer et fédérer sa communauté sur les réseaux sociaux, en Afrique. Ce dernier ouvrage permet d’avoir rapidement des techniques pour développer son propre community management.
Pourquoi avez-vous choisi la voie de la formation ?
Premièrement, je me suis vite rendu compte que beaucoup de personnes s’interrogeaient sur le métier de Community Management.
Deuxième, en parallèle de mon activité, je me rendais régulièrement à des événements pour parler de mon métier, ce qui semblait intéresser beaucoup de personnes. Pour ces raisons, j’ai choisi de lancer des formations.
Au départ, beaucoup de candidats qui suivaient les formations étaient étudiants. Désormais, nous accueillons beaucoup de personnes sans emploi et des professionnels en marketing et communication qui souhaitent maîtriser le domaine du Community Management pour améliorer leurs compétences ou intégrer ces fonctions dans leur entreprise.
Quelles grandes évolutions a connu le métier de Community Manager au Cameroun ?
Au départ, on associait souvent internet à la création de comptes sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook. Beaucoup pensaient qu’il suffisait de se créer un profil pour être Community Manager. Les entreprises usaient des réseaux sociaux par effet de « mode » et ne concevaient pas réellement une stratégie Social media pour développer leur présence en ligne. Mais le développement d’internet a permis d’améliorer le paysage Social Media et notamment la création de réseaux sociaux autres que Facebook. Les Community Manager ont désormais de nombreuses possibilités d’implantation sur les réseaux sociaux. Les objectifs sont aussi différents : de la course aux « likes » pour se différencier, nous avons compris aujourd’hui qu’une entreprise pouvait bâtir sa notoriété sur les réseaux sociaux, développer son engagement et son taux de conversion puisque les utilisateurs sont aussi des clients.
Pensez-vous que ce métier se démocratise de plus en plus ou bien les entreprises africaines peinent encore à l’intégrer ? Comment ces nouveaux métiers du digital sont-ils perçus par les dirigeants ?
Le Community Manager est l’une des faces visibles du digital dans une entreprise. Derrière, nous avons d’autres métiers comme le SEO, Chargé de trafic, le chargé d’emailing dont les fonctions sont encore souvent incarnées par le Community Manager qui devient multi-casquettes. Souvent les entreprises pensent seulement aux réseaux sociaux quand elles pensent au digital mais cela ne peut suffire.
Avec la crise sanitaire, beaucoup d’acteurs ont compris qu’il fallait absolument avoir une présence sur le digital et développer des services en ligne. Mais est-ce que la crise favorisera l’émergence des métiers connexes du digital ? je ne peux répondre à cette question. Il faudra déconstruire cette idée que les réseaux sociaux sont la seule option et développer davantage les compétences du digital. Pour sensibiliser les entreprises aux enjeux du digital, les agences peuvent être un bon levier car elles sont de plus en plus nombreuses à se spécialiser dans le domaine.