Valdez Onanina est journaliste, coordonnateur des communications digitales et community manager pour Africa Check, la première organisation de vérification des faits en Afrique.
Quelles sont vos principales missions ?
Ma seconde fonction – puisque c’est elle qui nous intéresse ici – peut être assimilée à celle de « Community Manager ». Les missions qu’elle revêt consistent à animer les plateformes de réseaux sociaux sur lesquelles nous sommes présents en y publiant différents contenus (articles, images et son) et suscitant des échanges avec des internautes, en vue de faire valoir le travail de notre organisation et à drainer nos abonnés sur les réseaux sociaux vers notre site Internet. Les autres outils ou plateformes que j’utilise pour ce faire sont la newsletter et l’application de messagerie WhatsApp.
En 2020, il est difficile de mener une activité qui ne se rapporte pas à Internet et aux réseaux sociaux mais l’autre mission majeure de ma fonction est de fédérer une communauté physique pour accroître la visibilité et la notoriété de notre organisation
Quelles sont les compétences à développer pour ce métier ?
Il doit certainement y avoir un nombre plus important de compétences à développer mais tout de suite, me viennent à l’esprit ces trois compétences :
- Une bonne culture générale et un bon maniement de la langue et des codes langagiers de votre cible sont des conditions fondamentales.
- Une bonne connaissance des outils digitaux et des spécificités de chaque plateforme sur laquelle vous êtes présents. Par exemple, un contenu publié sur Facebook n’aura pas la même pertinence ou ne fournira pas forcément le même résultat sur Twitter s’il y est publié tel quel – les cibles et les formats requis n’étant pas toujours les mêmes.
- Les outils digitaux étant en permanente évolution, s’informer et se former régulièrement sur les outils digitaux et les réseaux sociaux ; au sujet des réseaux sociaux il est important de vous informer même sur ceux que vous n’utilisez pas dans votre travail.
Quel parcours académique ou non académique avez-vous suivi pour y arriver ?
Je suis journaliste. Diplômé depuis 2013, à une époque où les médias en ligne étaient à leurs balbutiements (peut-être le sont-ils encore d’ailleurs). Je considère appartenir à la première génération de journalistes africains formés aux outils digitaux.
J’ai ensuite obtenu un Master en médias et communications et mon sujet de mémoire pour l’obtention de ce diplôme s’intéressait à la pertinence d’une stratégie digitale pour l’Agence de presse sénégalaise pour laquelle j’ai été reporter et qui, à mon sens, n’avait pas su s’adapter à l’ère digitale.
J’ai ensuite – et récemment – obtenu un MBA en communication politique et stratégies d’influence. Mais je ne mettrai pas cette dernière étape de ma formation comme ayant été déterminante dans ma fonction de Community Manager.
Travaillez-vous avec une équipe ? Collaborez-vous avec d’autres départements ?
Pour l’heure, je travaille seul dans cette fonction. Mais je suis justement dans la perspective de me faire assister d’un créateur de contenu pour faciliter le travail : créer du contenu est une tâche qui nécessite beaucoup de temps. Le Community Manager n’est donc pas seulement cette personne qui tweete ou qui fait des publications sur Facebook. Il tout ce travail de création, entre autres, qui est très important.
Quels sont les meilleurs aspects de votre activité ? Les principales difficultés ?
Le meilleur aspect pour moi est d’échanger avec des internautes sur un article, leur expliquer une démarche, répondre à une demande de vérification (ce qui est quand même très spécifique à la nature du travail de l’organisation pour laquelle je travaille);
La principale difficulté est la rigueur que cela impose. Gérer ou animer des communautés en ligne demande de la prévision, de l’organisation, de la planification et compte tenu des changements perpétuels des outils digitaux et de la diversité des cibles, c’est une tâche qui impose une grande régularité, un perpétuel sens de l’innovation, tant il n’est pas aisé d’accrocher, d’attirer l’attention, sur les réseaux sociaux où tout est éphémère et va vite.
Un conseil, une anecdote à nous faire partager ?
Plutôt un conseil : toujours garder son sang froid dans ce travail, qualité utile face aux internautes impertinents…et ce n’est pas ce qui manque.
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