Entretien avec Séraphine Angoula, directrice générale de Dakar Séries

Séraphine Angoula, Directrice générale de Dakar Séries nous présente son festival panafricain 100% dédié au  séries qui se déroulera à DAKAR du 3 au 6 mai 2023

Vous lancez DAKAR Séries dans quelques semaines, quelles en seront les principales caractéristiques? 

Dakar Séries propose des projections en avant-première, une compétition africaine, le meilleur des séries internationales, tout cela sur grand écran. Offrant ainsi au public 4 jours d’échanges, de rencontres, de festivités au cœur de l’univers des séries africaines avec les personnalités qui les incarnent, les fabriquent, les financent et les diffusent.

En parallèle, l’événement accueille les professionnels de l’industrie durant le LabPro, où des ateliers, des débats, masterclass et une résidence d’écriture offriront des perspectives de structuration du secteur et mettront en réseau les professionnels panafricains et internationaux.

Il est encore tôt pour annoncer les intervenants mais je peux vous dire que Aïssa Maïga, actrice native de Dakar, est la marraine de cette première édition.

Nous attendons à Dakar les producteurs, réalisateurs et acteurs de séries ainsi que tous les professionnels de l’industrie. Les enjeux liés à l’écriture et à la circulation internationale des productions africaines seront au cœur des débats.

Pourquoi avoir choisi de concevoir tel festival ? Quelles sont les ambitions ? 

Il y a sur le continent africain une multitude de rendez-vous dédiés au cinéma mais aucun n’est 100% dédié à la série.

La série relève d’une industrie de plus en plus prolifique. Cette densité de productions de séries permet la formation de nouvelles générations de professionnels alternant entre des productions de séries, films et autres contenus audiovisuels.

Par ailleurs, cet art très populaire est plus accessible que le cinéma car il n’y a pas besoin d’infrastructure spécifique pour voir des séries exclusives.

Les enjeux de rentabilité y sont ainsi très concrets. La créativité audiovisuelle du continent africain est foisonnante. De nouveaux modes de narration et de nouvelles projections créatives se mettent en place… Dakar Séries est l’occasion de mettre en lumière toute la diversité créative et culturelle africaine.

Dakar Séries se veut également être un lieu d’accompagnement des talents émergents. Le partage d’expérience à travers des études de cas, des masterclass, des ateliers et la résidence d’écriture seront des outils essentiels pour relever les défis de la structuration.

Dakar Séries a pour ambition de s’implanter durablement, de devenir le lieu de rencontre des créateurs de séries du continent africain, et de développer la mise en réseau des professionnels panafricains et internationaux, favorisant ainsi la circulation des œuvres et les collaborations entre les différents pays

Pourquoi avoir choisi le Sénégal comme pays hôte de l’événement ?

Le Sénégal comme pays hôte a été une évidence du fait de sa créativité et du dynamisme de son industrie en matière de séries. Il s’agit avec Abidjan d’un réel incubateur de talents.

Par ailleurs des dispositifs de formation y émergent également comme Up Court du producteur Oumar Sall, Le Centre Yennenga du réalisateur Alain Gomis et l’Ecole Kourtrajmé Dakar portée pour le réalisateur Toumani Sangaré.

Il s’agit d’autant de partenaires sur lesquels nous nous appuierons tout au long du déploiement de ce dispositif.

Projets de séries, séries à succès, écoles de formation …. Est-ce qu’on peut dire qu’un écosystème favorable au développement de la production audiovisuelle est en train de se créer ? 

En effet, comme évoqué précédemment l’écosystème se densifie…

Depuis quelques années les volumes de productions augmentent, les budgets de fabrication des séries d’Afrique subsaharienne francophone deviennent de plus en plus ambitieux, donnant aux séries africaines des perspectives internationale évidentes.

Après un long épuisement de la production de films et de séries dans la région, l’Afrique de l’Ouest voit sa production audiovisuelle se dynamiser. Quel est votre point de vue ? Comment le Sénégal se démarque-t-il ? Y’a-t-il des spécificités dans les séries sénégalaises ? 

Le Sénégal comme la Côte d’Ivoire sont aujourd’hui des locomotives en termes de production de séries en Afrique subsaharienne francophone. Ce qui est intéressant, c’est que ce dynamisme est contagieux…

Le Sénégal a vu naitre de nouveaux modes de fabrication et de financements des séries avec le modèle Marodi TV. Par ailleurs, des structures de production comme Keewu notamment, déplacent le curseur en termes de narration, d’ambition de production.

Quels leviers restent-ils à actionner pour accompagner le développement des projets ? leur exportation à l’international ? 

Il nous faut un lieu de plaidoyer, de mise en réseau, de synergie panafricaine et internationale, d’accompagnement des émergences et un écrin valorisant la créativité et la qualité de nos séries africaines.

C’est la raison pour laquelle Dakar Séries va être un outil de structuration nécessaire aux accélérations en cours.