C’est avec une grande émotion et une profonde tristesse que nous avons appris la mort de notre ami Pascal Josèphe.
Nous l’avions connu lorsqu’il avait rejoint le groupe CARAT juste après avoir dirigé TF1 avant sa privatisation.
Son passage chez CARAT où il occupait les fonctions de vice-président de CARAT TV est moins connu que ses activités comme patron de chaine. C’est lui qui, avec Eryck Rebbouh et Bruno Kemoun, a initié la transformation de la plus grosse société d’achat d’espace publicitaire en France en une Agence media à l’expertise TV reconnue.
Le lancement de l’Académie CARAT, projet ambitieux de soutien aux jeunes talents de l’audiovisuel de toutes nationalités est une de ses réalisations les plus marquantes. Elle illustre parfaitement la personnalité de Pascal : visionnaire, il avait de grandes idées mais il savait également convaincre pour obtenir les moyens de leur mise en oeuvre.
Chaque année une vingtaine de lauréats triés sur le volet, avaient carte blanche pour réaliser leur projet tout en étant rémunérés et en bénéficiant d’une formation de haut niveau aux métiers de l’audiovisuel : formation de l’Institut Multimédias, voyage d’études aux Etats-Unis, stages de langue et d’informatique et suivi personnalisé avec un directeur de projet choisi parmi les plus grandes personnalités de l’audiovisuel.
Après CARAT, Pascal Josèphe a piloté les antennes de La Cinq – époque Lagardère- puis de la télévision publique sous la présidence de Hervé Bourges. Il a en particulier était le maitre d’œuvre de la transformation de l’audiovisuel public en France télévisions et le parrain de nombreuses émissions qui ont marqué la télévision française
En 1994, il crée sa structure de conseil, IMCA (International Media Consultants Associés) et lance avec Médiamétrie une nouvelle grande idée : le service New On The Air (NOTA), base de données mondiale dédiée aux programmes, commercialisée par Médiamétrie.
Pascal Josèphe, longtemps bras droit d’Hervé Bourges a toujours montré un grand intérêt pour l’Afrique et le Maghreb.
En 2013 il lance MGI (Media governance initiative), une ONG qui a pour ambition de «promouvoir le pluralisme, la diversité et la qualité des programmes et de l’information dans les médias» en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie.
Il était également consultant depuis plusieurs années auprès de Médiamétrie pour une mission d’accompagnement et de conseil afin de développer la mesure de l’audience en Afrique.
Cet intérêt pour l’Afrique nous avait permis, juste avant la crise sanitaire, de nous retrouver et de travailler ensemble pour un projet de création de plusieurs chaines panafricaines pour un groupe de télécom présent en Afrique.
Son tout dernier bébé conçu avec Rachid Harab, journaliste et ancien membre du CSA et Guillaume Pfister, secrétaire général de Public Sénat s’appelle Plumm.tv, plate-forme numérique 100 % vidéo consacrée à la culture populaire méditerranéenne, à la jeunesse et à la création.
A la demande de la famille de Pascal Josèphe, Plumm TV s’engagera à porter une initiative audiovisuelle spécifique à sa mémoire, visant à promouvoir les valeurs et les engagements qui ont tracé son chemin : humanisme, ouverture au monde, action citoyenne, création et passage de témoin.
Vous pouvez soutenir ce projet en cliquant sur Initiative Pascal Josèphe.
Accessible, bienveillant et à l’écoute, Pascal Josèphe était aussi un facilitateur, un créatif, un visionnaire, un humaniste et un expert incontesté de la télévision. C’était aussi un ami. Sa disparition brutale est une grande perte pour tous ceux qui l’ont connu.