La société DATAXIS publie régulièrement des analyses sur les positionnements et les stratégies des grandes entreprises mondiales de télécommunications.
La dernière en date concerne STARLINK filiale de SPACE X, la société d’Elon Musk
STARLINK, est aujourdhui leader dans le domaine des satellites LEO ( Low Earth Orbit / orbite terrestre basse). Les orbites basses permettent aux satellites de bénéficier d’une qualité de liaison de télécommunication avantageuse et permettent également de simplifier la mise en orbite car les lanceurs requièrent moins d’énergie pour atteindre ces orbites basses.
En 2024, SPACE X qui possède STARLINK et couvre toute la chaîne de valeur (fabrication et conception des satellites et lanceurs, fourniture des équipements utilisateurs, logistique de distribution et exploitation du service) s’est fixé un objectif de 148 lancements, soit 50 de plus qu’en 2023. Ce rythme équivaut à une mission tous les deux jours et demi. En octobre 2024, SPACE X avait déjà effectué 108 lancements (avec un seul échec !) dont 74 pour STARLINK.
L’augmentation du nombre de satellite permet d’augmenter la capacité disponible et d’améliorer la couverture géographique. Au total fin 2024, STARLINK qui a lancé ses premiers satellites en 2020 aura une flotte de plus de 6 500 satellites interconnectés d’une capacité totale de 400 Tbps. Néanmoins SPACEX prévoit de disposer de 12 000 satellites, chiffre qui doit être porté à terme à 42 000.
L’objectif commercial de STARLINK est d’atteindre fin 2024, 5 millions de clients et une présence sur 100 marchés
Présente au démarrage en Amérique du Nord puis en Europe, lancée ensuite en Océanie et en Amérique du Sud, la société s’est étendue ensuite à l’Asie et à l’Afrique.
Le principal frein au développement commercial réside dans le coût important de l’équipement nécessaire pour recevoir STARLINK : le prix d’environ 450 $ a toujours été le même depuis le lancement. C’est pourquoi, la société teste également des plans et des équipements moins coûteux pour attirer davantage de clients.
Fin 2024, l’entreprise a introduit l’option terminal « Mini », compte tenu de sa taille réduite, soit la moitié du coût des équipements traditionnels et teste un plan « Lite » sur certains marchés d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est. Pour un prix nettement inférieur, l’usager accepterait une qualité de service dégradée aux heures de pointe. Selon l’analyse de DATAXIS, « le plan « Lite » et les équipements « Mini » semblent être des arguments pour une nouvelle phase d’expansion massive ».
STARLINK devra, dans les années à venir, faire face à la concurrence du projet KUIPER d’AMAZON, qui prévoit son entrée sur le marché au premier semestre 2025.
KUIPER devrait, comme STARLINK , bénéficier de niveaux élevés d’intégration verticale, afin de rendre difficile pour d’autres acteurs de contester leur domination.
KUIPER prévoit de disposer de 3 236 satellites ; une flotte plus petite que celle de son rival mais avec des unités de plus grande capacité. D’ici 2027, KUIPER devrait disposer de la capacité actuelle de STARLINK.
Avec son réseau satellite en expansion et sa stratégie allant de l’expansion géographique à la diversification des services, STARLINK renforce sa présence sur le marché mondial de la connectivité. Dans le même temps, KUIPER se prépare à concurrencer directement STARLINK avec des accords stratégiques qui lui permettront d’offrir des alternatives à des prix compétitifs et des services groupés.
Même si la guerre entre les 2 mastodontes mondiaux que sont AMAZON et SPACE X , occupera durant de nombreuses années, les grands titres des journaux , il existe un troisième opérateur mondial de télécommunications : le groupe EUTELSAT issu du rapprochement d’Eutelsat et de OneWeb en 2023 qui est spécialisé dans la fourniture de services de connectivité et de vidéo à travers le monde et leader de la technologie GEO-LEO composée d’une flotte de 35 satellites géostationnaires et d’une constellation en orbite basse (LEO) composée de plus de 600 satellites.