Metro Digital Limited qui propose des offres de télévision payante au NIGERIA depuis plusieurs années se lance dans la télévision payante par satellite.
La société de télévision par satellite SLTV exploitée par Metro digital TV a ainsi été lancée le 8 mars 2024.
Les autorités nigérianes étaient présentes au lancement de la société dont elle a soutenu et encouragé le projet.
Le coût des offres de télévision payante était devenu un sujet très polémique au NIGERIA puisque de nombreuses voix s’étaient élevées ces dernièrs temps pour s’opposer aux augmentations de tarifs des 2 opérateurs actuellement présents au Nigéria : le sud-africain MultiChoice et le chinois StarTimes.
Le nouvel opérateur, parrainé par le gouvernement nigérian, a pour objectif annoncé de fournir aux foyers des contenus télévisés numériques haut de gamme couvrant le sport, le divertissement et l’actualité à des prix abordables (à partir de 1,60 USD par mois) tout en apportant le même niveau de qualité de service.
Ce lancement d’un troisième opérateur pose la question de savoir si un accroissement de la concurrence fait vraiment baisser le coût d’accès de la télévision payante pour le consommateur.
En télévision, la multiplication des offres concurrentes en TV n’a pas le même effet que dans le secteur télécoms par exemple où les coûts sont marginaux dès lors que les infrastructures ont été amorties.
Ce qui coûte le plus cher en télévision, ce sont les droits d’acquisitions des programmes. L’augmentation de la concurrence a un effet inflationniste sur les coûts d’acquisition des programmes et sur les budgets des opérateurs: les grands bénéficiaires de l’augmentation du nombre d’acteurs en TV payante sont les ayants droits qui peuvent vendre leurs programmes plus cher lorsque plusieurs opérateurs se battent pour les acheter.
Pour rentabiliser ces investissements de plus en plus coûteux, les opérateurs n’ont souvent pas d’autres choix que d’augmenter leurs tarifs dès lors qu’ils ont remporté un appel d’offre leur permettant d’avoir une offre exclusive.
Le consommateur se retrouve donc soit avec une offre low-cost ne lui donnant accès qu’à une proposition de programmes basique soit avec une offre premium encore plus coûteuse que lorsqu’il n’y avait que 2 opérateurs.
La situation pourrait être encore plus grave pour le consommateur si les ayants-droits comme ils en ont souvent l’habitude commercialisent leurs droits par lots. Un abonné devra alors souscrire à 2 voire 3 offres pour accéder au contenu qu’il avait auparavant avec un seul opérateur. C’est en particulier ce qu’on observe avec les plateformes de streaming qui se sont multipliées et qui commencent à avoir de grandes difficultés.
En résumé :
Du côté des opérateurs seuls ceux qui auront les moyens de surenchérir sur les droits (sportifs en particulier) les plus importants et proposer des prix d’abonnement élevés pourront survivre et rentabiliser leurs investissements
Les consommateurs nigérians se retrouveront ainsi devant un choix cornélien : payer d’avantage pour avoir la même chose ou payer moins pour avoir peu de choses.
Pourtant, si le lancement de SLTV ne profitera pas forcément aux consommateurs, contrairement aux vœux des autorités nigérianes, il est possible qu’à terme, 3 opérateurs puissent finalement co-exister compte tenu de la taille du Nigéria marché de plus de 210 millions d’âmes.