Ramadan 2025 au Sénégal : entre spiritualité, consommation et traditions

Nous avons publié la semaine une étude marocaine portant sur les stratégies de  communication  gagnantes durant le mois Ramadan.  Quasi simultanément IPSOS publie l’édition 2025 du Manuel du Ramadan qui met en lumière de manière encore plus détaillée, les principales tendances et transformations liées à cette période clé.

Un mois de spiritualité et de solidarité

Selon l’étude, la dimension spirituelle reste au cœur du Ramadan, citée par 40 % des répondants comme l’élément qu’ils apprécient le plus. La rupture du jeûne (Ndogou), moment de partage en famille, arrive en deuxième position (25 %), suivie par l’importance du jeûne lui-même (10 %). Par ailleurs,  91 % des Sénégalais considèrent que le Ramadan consiste à s’engager dans des actes de charité

Impact sur le mode de vie : entre fatigue et résilience

Le rapport souligne que le Ramadan affecte le rythme de vie quotidien. Près de la moitié des Sénégalais dorment moins, mais cette baisse de sommeil n’entraîne pas nécessairement une diminution de leur activité ou de leur productivité au travail. De plus, 88 % des personnes interrogées estiment que le Ramadan renforce le lien familial, bien que 56 % regrettent un affaiblissement des traditions d’antan.

Consommation : entre discipline et excès

L’étude montre que 96 % des Sénégalais privilégient les repas faits maison. La rupture du jeûne commence presque toujours par des dattes (97 %), suivies d’un seul plat principal (58 %) ou d’une variété de mets traditionnels (44 %). Par ailleurs, 65 % des personnes interrogées font un effort pour limiter le gaspillage alimentaire.

Côté finances, le Ramadan entraîne une hausse des dépenses pour 85 % des ménages. Pour y faire face, 65 % des Sénégalais adoptent une stratégie d’épargne préalable. La majorité privilégie les achats en magasin (97 %), et 50 % attendent spécifiquement cette période pour profiter d’offres spéciales.

L’omniprésence des marques et de la publicité

Si le Ramadan reste un temps de recueillement, il est aussi devenu une période clé pour les annonceurs. La télévision reste la principale source d’information sur les marques (44 %), suivie des magasins (27 %) et des réseaux sociaux (15 %). Toutefois, 87 % des répondants jugent que le Ramadan est trop commercialisé. Paradoxalement, 73 % se souviennent des marques qui font de la publicité durant cette période, et 56 % ont déjà acheté un produit influencés par une publicité.

Cinq profils types de consommateurs

L’étude distingue cinq profils de Sénégalais pendant le Ramadan :

  • L’Explorateur de Contenus (43 %), adepte des séries et des réseaux sociaux liés au Ramadan. Ce profil est plutôt féminin et dispose d’un faible revenu.
  • L’Esprit Festif (23 %), qui met un point d’honneur à créer une ambiance joyeuse et décorée.Ce profil est également plutôt féminin mais aussi plus agé.
  • L’Acheteur Passionné (17 %), attiré par les offres et les marchés animés est plutôt un homme jeune au revenu moyen
  • Le Sociable (9 %), centré sur les moments de partage en famille et entre amis plutôt masculin de tous ages
  • Celui qui prend soin de son corps (8 %), mettant l’accent sur la discipline alimentaire et la santé. Là aussi ce sont plutôt des hommes de 25 à 34 ans  possédant un revenu moyen.