Née en 2018, Digital Africa est une initiative créée pour soutenir l’innovation par le numérique en Afrique. Conçu comme un label dédié à l’accompagnement des startups du continent, Digital Africa est le fruit de l’engagement financier de l’Etat français dans le développement des écosystèmes africains. En effet, à l’occasion de la troisième édition du salon VivaTech, Emmanuel Macron avait annoncé un engagement de 65 millions d’euros au travers d’un instrument spécifique déployé par l’Agence Française de Développement via la plateforme Digital Africa pour soutenir l’accompagnement des projets de startups.
Depuis sa création, le projet a été soutenu par une dizaine d’organisation, à la fois africaines et françaises, porté par de grands acteurs du numérique et de la tech tels que Rebecca Enonchong ou encore Karim Sy, fondateur de Jokkolabs.
Mais les ambitions du projet ont peu à peu laissé place aux divergences d’opinions et aux problèmes de gouvernance.
En charge de la direction, Karim Sy portait l’ambition de digitaliser le continent, connecter et interconnecter les gouvernements africains pour accélérer le développement socio-économique durable sur le continent, en introduisant l’Afrique dans une économie inclusive fondée sur le numérique et les TICS. Il annonce pourtant sa démission en juin 2020. Son successeur, Kizito Okechukwu, quitte à son tour le navire en avril dernier. Dans une interview accordée au média Digital Business Africa, l’entrepreneur nigérian dénonce un manque de transparence, de pouvoir de décision et la « non application des principes de bonne gouvernance dans la gestion de l’association ».
A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire de l’association Digital Africa, le 7 mai dernier, les membres africains AfriLabs et JokkoLabs se sont retirés du conseil d’administration.
Dans un communiqué officiel, l’AFD a déclaré souhaiter « ouvrir une période transitoire de 3 à 5 mois, destinée à réformer l’association, et a procédé à l’élection d’un nouveau conseil d’administration. »
Les salariés de l’association ont quant à eux, publié une lettre ouverte pour donner leur version de la situation, réaffirmant leur volonté de « poursuivre ensemble nos actions selon des règles du jeu claires et transparentes, avec inclusivité et agilité, pour répondre aux attentes des entrepreneurs tech du continent ».