Entretien croisé avec Korédé Odjo-Bella et Tricia Carien de ELLE Côte d’Ivoire

Le secteur de la beauté en Côte d’Ivoire est très prometteur. Quel est votre point de vue sur son évolution récente ?

Selon l’étude Ipsos 2017, la beauté est le troisième poste de dépenses des femmes en Côte d’Ivoire, juste après la mode. Nous pouvons donc dire qu’il s’agit d’un poste de dépenses important.

Au regard des marques présentes sur le marché ivoirien, on peut constater une forte présence de marques locales notamment lorsqu’il s’agit de la beauté du cheveu mais aussi des soins de la peau. Des marques internationales sont aussi présentes, implantées en boutiques et via des corners chez des distributeurs. Beaucoup d’acteurs semblent donc s’intéresser au marché et vouloir satisfaire une demande toujours plus importante.

En dépit de la présence des marques internationales et du regain des marques locales, il n’y a pas de succès incontestable, à ce jour. Aucune marque ne semble se démarquer comme on pourrait l’observer sur les marchés occidentaux avec Huda Beauty par exemple, qui a su marquer rapidement son territoire ou encore la marque Bold lancée au Cameroun en 2015, qui a su gagner en notoriété, affirmer son positionnement, grâce à une communication axée sur le digital.

En Côte d’Ivoire, nous n’avons pas encore de marque qui s’affirme et se démarque de cette manière. Il faudrait plus de notoriété et d’incitation à l’essai ; plus de travail sur la marque et son identification, sur la communauté, sur l’engagement, sur la proposition de valeur …

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a encore de l’espace et un marché pour proposer plus de marques, plus de produits et plus d’expérience.

Existe-t-il des segments plus dynamiques que d’autres (maquillage/crèmes …) ?

D’un point de vue media, on peut dire que les soins visages/corps et cheveux sont très dynamiques. Plus dynamiques que le segment du maquillage, au regard du marché ivoirien. Ce constat diffère selon les pays bien sûr car les codes de beauté ne sont pas les mêmes. Au Nigéria, par exemple, le maquillage se taille la part du lion. En Côte d’Ivoire, il y a une belle offre à la fois internationale et locale avec ces dernières années, une tendance au Bio/Naturel et un accent mis sur les recettes traditionnelles.

D’un point de vue des consommateurs, sont-ils demandeurs de nouveaux produits ? Constatez-vous de nouvelles façons de consommer ? Les marques internationales développent-elles des produits spécifiquement pour le marché ?

Du point de vue des consommateurs, il y a une forte demande de produits adaptés à leurs besoins, au climat, aux conditions du pays, à leurs spécificités en termes de carnation ou encore de type de cheveux.

Les marques internationales, s’installent et mettent en place des lignes de production en Afrique subsaharienne. Que ce soit en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud, etc. Néanmoins, très peu ont lancé une gamme spécifique Afrique en Côte d’Ivoire. Cela étant dit, nous avons aussi les champions locaux qui sont présents en Afrique depuis des décennies, et souvent distribuent sur plusieurs pays.

En termes de consommation, les femmes, avant de faire un choix, utilisent de plus en plus les plateformes digitales pour vérifier la qualité, l’efficacité des produits, les retours consommateurs. Elles font leur propre benchmark avant de tester. Et pour cela, les magazines en ligne et les réseaux sociaux sont très importants car ils sont aujourd’hui les nouveaux prescripteurs.

En termes de communication, peut-on identifier des axes communs choisis par les marques ? La beauté/le naturel/ l’écologie … ?

En Afrique, les marques mettent en avant le naturel et les recettes traditionnelles qui sont remises au goût du jour. Les marques jouent de plus en plus sur le terrain du bio et du naturel avec des ingrédients produits localement. Nous pensons même que d’ici quelques années, les marques communiqueront également sur leur engagement en termes de RSE.

En termes de communication, les marques internationales font de plus en plus d’effort dans l’adaptation de leur communication aux spécificités et codes culturels.

ELLE.ci est la seule offre média qui couvre ce secteur. Quelle sont vos points forts ? Quels sont nos secteurs privilégiés ?

En tant que média en ligne et gratuit, nous participons aux conversations avec ces femmes qui s’intéressent aux sujets liés à la mode, la beauté et au lifestyle en les fédérant au sein d’une communauté.

Notre approche consiste à mixer du contenu international jugé intéressant pour les femmes qui vivent en Afrique et créativité locale. Nous mettons en avant les tendances locales et internationales. Tout en proposant des solutions/astuces qui fonctionnent, adaptées aux femmes qui nous suivent et à leur environnement. Par exemple, pour la période juin/juillet, nous ne serons pas dans les problématiques « été » classiques des médias internationaux mais dans des sujets beauté en accord avec la réalité locale, avec la saison des pluies. De plus chaque mois, nous nous attachons à faire découvrir les meilleures adresses de Côte d’Ivoire et plus largement d’Afrique de l’Ouest. Notre dossier voyage de cet été a d’ailleurs été le contenu le plus engagement de l’année.

Nous traitons les segments plébiscités par nos lectrices : mode, lifestyle, soin des cheveux, soin de la peau et astuce maquillage grâce à des articles, et des vidéos crash tests ou encore des tutoriels ou des vidéos découverte (#ELLETEST).

Qui sont vos principaux annonceurs ?

Nous travaillons avec tout type d’annonceurs présents dans le quotidien des femmes correspondant à notre cible. Cependant nous accompagnons principalement des marques cosmétiques et mode telles que L’Oréal, Lancôme, Dior, The Beauty Bar, Maybelline, Mixa, Ebene, Dream Cosmetics, Guerlain, Pierre Fabre, Clinique du Cheveu, GLAM’s, Yves Rocher …

Qu’apporte aux annonceurs un média comme ELLE.ci ?

Premièrement, nous apportons aux annonceurs une communauté de femmes issues d’une classe moyenne à supérieure, préoccupées par les sujets liés à la beauté, qui consomment et ont envie de consommer.

Si l’annonceur passe par du « Brand content » ou de la « vidéo », ELLE.ci apporte plusieurs choses :

  • Caution
  • Rédaction de contenu en fonction d’une stratégie adaptée aux besoins des annonceurs et de nos lectrices.
  • Engagement
  • Visibilité
  • Référencement « naturel »
  • Contenu naturellement emmené
  • Plateforme digitale 360° (display, content brandé, Réseaux sociaux, influenceurs, etc.)

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