Mylène Flicka, experte dans le développement de stratégies digitales efficientes et de communautés à fort impact, est la fondatrice de Irawo. En 2020, elle est nommée parmi les personnalités les plus influentes de l’UEMOA.
Vous avez fondé IRAWO. Quelles sont ses activités ?
C’était en 2015. J’ai réalisé qu’il y avait un véritable problème de représentation et de valorisation des jeunes talents Africains. J’ai donc lancé Irawo, une communauté de jeunes talents africains en interviewant les meilleurs talents de mon pays. Ma vision était simple : Propulser les talents Africains. Nous avons collaboré avec de grandes multinationales comme Facebook, Havas, ou encore MTN. Nous avons touché des millions de personnes dans plus de 100 pays.
En 2020, nous avons décidé d’aider plus de talents à gagner leurs vies en faisant ce qu’ils aiment. Aujourd’hui, Irawo se définit comme une entreprise qui fournit des outils, des ressources et de l’accompagnement pour aider les jeunes Africains à monétiser leurs compétences uniques.
Nous avons permis à des centaines d’entrepreneurs et de talents de multiplier par 5 leurs revenus annuels. Nous voulons devenir pour les talents Africains, un écosystème d’opportunités. Notre mission est d’aider 100 000 jeunes Africains à monétiser leurs talents, d’ici 2025.
Parmi les entrepreneurs et les talents que vous accompagnez aujourd’hui, quels profils sont majoritairement représentés ? Dans quels domaines de compétences ?
Pour nous, un talent est toute personne qui possède un savoir-faire qu’il aime et duquel il aimerait vivre. De ce fait, nous accompagnons tous types de talents. Nous avons des nutritionnistes, des écrivains, des éleveurs, des kinésithérapeutes, des agripreneurs, des architectes, des restaurateurs, des chercheurs, des coachs sportifs, des ingénieurs et bien plus encore. Ils proviennent pour la plupart de l’Afrique et de sa diaspora. Le talent le plus jeune à 16 ans, et le plus vieux 64 ans.
Quelles sont les problématiques auxquelles doivent faire face les jeunes talents du continent ?
Les jeunes Africains ont du talent. Mais ils manquent de ressources et d’accompagnement pour le monétiser. Les informations trouvées sur Internet ne sont pas adaptées au contexte Africain. En raison de ce problème de monétisation, nos talents ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Ils finissent par abandonner à force d’échecs répétés. Si l’Afrique veut pouvoir bénéficier de cette immense richesse qu’est sa jeunesse, nous devons changer cela. C’est notre responsabilité d’armer la prochaine génération de talents Africains avec les outils dont ils ont besoin pour réussir leurs vies.
Quelles sont vos perspectives de développement ? Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Nous sommes en plein expansion de notre programme d’accompagnement, Irawo Taka, à travers lequel nous aidons les talents à transformer leurs savoir-faire en business prospère. Notre objectif est d’atteindre 1000 talents pour Décembre 2021.
La formation des jeunes talents est un réel défi en Afrique francophone. Comment répondez-vous à ce besoin ?
Le monde est à une étape unique de son histoire où les talents peuvent bâtir des communautés, créer des choses et les vendre dans le monde entier sans bouger de chez eux. Les moyens et plateformes de monétisation se multiplient.
Les talents deviennent des business à part entière. Il n’y a jamais eu meilleur moment pour vivre de son talent. Même si l’on habite en Afrique. Les jeunes Africains auront besoin de savoir maîtriser ces outils dans un contexte local et de développer des compétences précises pour construire un business prospère à partir de leurs talents. C’est pour cela que nous proposons des ateliers conduits par les experts du domaine, afin d’aider notre communauté à gagner en compétences. Nos ateliers sont hyper-spécifiques avec un contenu exploitable immédiatement.