Cela fait maintenant neuf ans que vous avez lancé votre activité dans le digital. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Gramica est une régie publicitaire digitale qui accompagne plus de 200 médias premium en Afrique francophone et dans l’Océan Indien. Nous proposons une large gamme de formats — bannières, vidéos, rich media interactifs — que nous monétisons en vente directe et en programmatique.
Avec le temps, nous avons élargi notre périmètre d’action pour accompagner nos clients sur l’ensemble de leurs achats média. Sur le display, nous intervenons à travers trois leviers :
- notre régie premium Gramica,
- l’achat programmatique,
- et notre expertise sur Google Ads.
Nous maîtrisons également l’achat média sur les réseaux sociaux, en particulier sur Meta, LinkedIn et TikTok, en ciblant notamment la diaspora africaine.
Notre expertise nous permet aujourd’hui de concevoir de véritables stratégies digitales sur-mesure, grâce à un studio créatif à la fois imaginatif et visionnaire. J’aime dire que nous sommes des « bons élèves » : rigoureux sur la performance et le tracking, mais toujours avec une part de folie qui fait la différence.
Quels types de clients accompagniez-vous aujourd’hui ?
Nous accompagnons aussi bien de grandes agences que des annonceurs en direct. Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à répondre aux besoins d’annonceurs souhaitant s’adresser à des cibles spécifiques : en Afrique francophone, dans l’Océan Indien ou au sein de la diaspora africaine, qu’elle soit en sous-région ou en Europe.
Nos clients évoluent dans des secteurs variés : banques, assurances, FMCG, transferts d’argent, tourisme, télécommunications, ou encore campagnes de sensibilisation. Nous privilégions des partenariats durables, car notre force réside dans notre capacité à nous renouveler et à nous remettre en question en permanence.
Nous lançons chaque trimestre de nouveaux formats interactifs pour le display, nous restons à la pointe des évolutions des algorithmes, et nous analysons minutieusement chaque campagne pour en tirer le meilleur. Pour chaque nouveau brief, nous repartons d’une page blanche, tout en capitalisant sur l’expérience accumulée dans le secteur concerné.
Quelles ont été les grandes étapes de votre développement ?
J’ai lancé Gramica il y a neuf ans, en démarrant seule. Pendant un an, j’ai parcouru de nombreux pays d’Afrique pour rencontrer un à un les éditeurs avec lesquels nous collaborons aujourd’hui. Un an plus tard, j’ai recruté ma première collaboratrice — qui est toujours à nos côtés — et aujourd’hui, Gramica compte 15 collaborateurs basés à Abidjan.
Je ne fais pas de plans figés : j’avance au rythme de mon marché et des besoins de nos clients. Dans une régie publicitaire digitale, rien n’est jamais acquis car nous évoluons entre éditeurs et annonceurs ; il faut donc sans cesse s’adapter et trouver des solutions. Dès le lancement de Gramica, nous avons ainsi proposé trois systèmes d’achat : notre régie premium, l’achat programmatique et Google Ads. Nous avons rapidement développé une solide expertise en achat média sur les réseaux sociaux, pour répondre aux attentes du marché.
En 2019, nous avons créé le G-Studio, un studio interne qui accompagne nos clients sur la partie créative et qui a également travaillé sur notre nouvelle identité graphique. Nous dévoilons progressivement cette nouvelle image à travers nos réseaux sociaux.
Notre ouverture à l’Océan Indien en 2020 a marqué une étape clé : elle nous a permis d’élargir notre périmètre à des marchés très variés et riches d’opportunités. Aujourd’hui, Gramica opère dans plus de 20 pays.
Avec cette nouvelle dynamique, nous réaffirmons notre positionnement : Gramica reste une régie publicitaire digitale experte, engagée aux côtés de ses clients pour la performance.
Justement, vous insistez beaucoup sur la notion de performance…
C’est notre véritable force. Chaque campagne démarre avec des objectifs précis, que ce soit en termes de clics, de leads ou de ventes, et nous nous engageons à les atteindre. Nous assurons un suivi rigoureux grâce à des reportings mensuels détaillés, incluant les indicateurs de performance et le retour sur investissement.
Quel que soit le secteur — BTP, hôtellerie, transferts d’argent, paris sportifs — nous garantissons des résultats mesurables. Dans notre métier, nous sommes jugés chaque mois sur notre capacité à délivrer la performance attendue : cela ne nous laisse aucun droit à l’erreur.
Et la régie pure, quelle place garde-t-elle dans votre activité ?
La régie reste au cœur de notre activité, et surtout au cœur de notre raison d’être. Sans nos éditeurs, il n’y aurait pas de régie, et donc pas de Gramica. Notre premier rôle est de travailler dans leur intérêt, de les accompagner dans la valorisation de leurs espaces et de leurs contenus.
Sur chaque campagne, nous veillons à ce qu’au moins 30 % du budget soit investi sur notre réseau de sites africains premium. Ensuite, nous arbitrons avec d’autres leviers — réseaux sociaux, programmatique ou autres supports — pour répondre au mieux aux objectifs fixés par nos clients.
Pour les agences, nous agissons comme fournisseur d’inventaire : elles nous confient un budget, nous sélectionnons les supports les plus pertinents, nous assurons la diffusion et nous gérons le reversement aux éditeurs. C’est un modèle simple, efficace et qui repose avant tout sur un partenariat solide avec nos éditeurs.
On parle beaucoup de l’utilisation des outils d’intelligence artificielle par les agences, quel est le rôle de l’IA chez Gramica ?
Chez Gramica, la réponse à un appel d’offres reste avant tout un travail de réflexion et de création humaine. C’est, comme j’aime le dire, du « jus de cerveau maison ». Nous n’utilisons jamais l’intelligence artificielle pour générer des idées ou concevoir des stratégies.
En revanche, l’IA peut être un outil au service de notre efficacité : nous l’utilisons pour relire, structurer ou mettre en forme nos documents, et pour des traductions, notamment en langues locales comme le malgache, le wolof ou le bambara. Elle nous aide aussi à réaliser des synthèses rapides sur l’actualité d’un pays ou d’un prospect avant de répondre à un appel d’offres.
En ce qui concerne la création visuelle, nous faisons un choix clair : nous ne recourons pas à l’IA. Les visuels générés par ces outils manquent d’authenticité, les visages sont trop lisses, les images trop uniformes. Je préfère investir dans un shooting photo, pour garantir un résultat original et fidèle à nos valeurs.
Un mot de la fin ?
Oui, je tiens à souligner que j’ai la chance de m’appuyer sur une équipe fidèle — certains collaborateurs sont à mes côtés depuis le tout début — et motivée, qui s’enthousiasme de la diversité des projets que nous accompagnons. Chez Gramica, on ne s’ennuie jamais !
Notre objectif n’a jamais été de vendre à tout prix. Ce qui compte pour nous, c’est de bâtir des relations durables, que nos clients aient envie de revenir. Nous ne vendons pas simplement une expertise : nous apportons une compréhension fine des besoins, un ciblage précis des audiences et des résultats concrets, mesurables.