Entretien avec Abdou C.Dieng, co-fondateur d’ADAFRI

Quel est votre parcours ?

J’ai eu la chance de passer par une école qui m’a tout appris du digital, à savoir Jumia. J’ai travaillé pour le groupe et plus spécifiquement pour l’entité Jumia Car en tant Managing Director. En parallèle, j’avais décidé de lancer un simulateur d’assurances, la première E-assurance de l’Afrique de l’Ouest francophone puis un comparateur dans 9 pays africains, baptisé Comparez.co. J’ai ensuite choisi de lancer avec Ibrahima Touré, la startup sénégalaise ADAFRI. Nous fêterons cette semaine notre premier anniversaire !

Pouvez-vous nous présenter ADAFRI ?

ADAFRI est un outil programmatique à destination des PME souhaitant gagner en visibilité sur Internet. Nous automatisons pour nos clients des campagnes digitales sur le réseau Google Ads pour permettre de faire de la publicité sur tout le web. Notre outil optimise les performances de tout annonceur.

Quelle est la genèse du projet ?

En novembre 2018, Google Ads a décidé de ne plus accepter les cartes prépayées sur sa plateforme, rendant ainsi très difficile pour les annonceurs du continent africain de lancer des campagnes de publicité sur le digital.

Pour prendre le contre-pied de cette contrainte, nous avons choisi d’intégrer à notre plateforme des moyens de paiements qui « collent » à la réalité africaine, à savoir le mobile money.

Notre outil automatise le processus d’achat et de vente des espaces publicitaires avec la régie de Google. Les annonceurs peuvent ainsi bénéficier de notre plateforme pour lancer des campagnes avec une audience ciblée.

 

Quelles sont vos ambitions ? Dans quels pays souhaitez-vous lancer vos services ?

Nous souhaitions rendre le digital plus accessible en Afrique et notamment auprès des des TPE et PME qui n’ont pas forcément de connaissances en marketing digital.

Pour le moment, notre plateforme est déployée au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Mali mais nous visons un développement dans d’autres pays comme le Burkina Faso, le Cameroun ou encore la RDC et la Tunisie. L’ambition serait, d’ici un an, de couvrir toute l’Afrique de l’Ouest francophone. Nous développerons par la suite une version de notre plateforme en anglais pour toucher l’Afrique anglophone. Mais pour développer notre outil, il nous faut trouver des canaux de distribution comme des telco, des banques ou encore des fintech.

 

Qui sont vos clients ?

Nous revendiquons aujourd’hui plus de 250 clients réguliers. Stratégiquement, nous misons davantage sur les TPE ou PME car nous souhaitons les renforcer et les aider à se déployer sur le digital. Nous avons constaté que ces acteurs n’avaient pour autant pas les moyens d’avoir un site internet. C’est pour cela que nous avons en parallèle choisi de développer un éditeur de sites web pour leur permettre de s’inscrire sur le digital et de lancer des campagnes digitales au même titre que les plus grands acteurs. Une fois leur site créé, nous les accompagnons vers la programmatique.

Qui sont vos concurrents déjà présents sur le marché ?

 Notre principal concurrent se trouve au Nigéria, il s’agit d’Eskimi mais les conditions d’accès à leur plateforme sont beaucoup plus restrictives.