Depuis 2019, le Pavillon Afriques s’impose comme un lieu central du Village International. En 2025, il est revenu avec une programmation étoffée : masterclasses, ateliers, tables rondes, projections de films autour de 4 thèmes principaux : l’animation , la coproduction, l’Intelligence artificielle et la culture caribéenne
Le Pavillon Afriques a proposé cette année une autre nouveauté : « Du livre à l’image », une initiative pour favoriser l’adaptation d’œuvres littéraires africaines au cinéma.
Interviewée l’année dernière par Adweknow Karine BARCLAIS, fondatrice du pavillon Afriques, mettait en avant un autre aspect important symbolisé par l’anecdote racontée par un des directeurs de l’UNESCO à qui un de ses interlocuteurs avait dit : « ça fait du bien de vous voir de si près parce que souvent vous êtes tout là-bas on ne peut pas vraiment vous parler et maintenant vous êtes là » .
Le networking, la possibilité de rencontrer des gens qu’on ne connait pas ou que l’on ne connait qu’au travers des mails ou des conversations téléphoniques est effectivement extrêmement précieux et est un des atouts majeurs du Pavillon Afriques
Alors que l’édition 2025 du Festival de Cannes se termine, le continent a été représenté cette année que par un petit nombre d’œuvres marquantes.
Présenté dans la section Un Certain Regard, My Father’s Shadow d’Akinola Davies Jr nous plonge dans l’intimité d’une famille au Nigéria au début des années 1990, sur fond de crise politique. Le film aborde avec subtilité l’absence paternelle, la transmission intergénérationnelle et la quête de sens, tout en rendant hommage à la résilience familiale.
C’est la première fois qu’un film nigérian figure dans une sélection officielle du Festival de Cannes. Les efforts du gouvernement nigérian visant à promouvoir les industries créatives de façon à générer des emplois et des revenus significatifs d’ici 2030 est symbolisée par l’initiative Screen Nigéria qui a été lancée à Cannes avec pour la première fois un pavillon consacré au Nigéria.
En dehors de My Father’s Shadow, 2 autres films ont représenté le continent à Cannes cette année :
- Promis le ciel (Tunisie) d’Erige Sehiri – Un Certain Regard
Trois femmes — une pasteure ivoirienne, une mère en exil et une étudiante — recueillent une fillette rescapée d’un naufrage. Le film aborde les thèmes de la migration et de la solidarité féminine. - Aisha Can’t Fly Away (Égypte) de Morad Mostafaa – Un Certain Regard
Ce drame social suit Aisha, une aide-soignante somalienne vivant au Caire, confrontée à la précarité et aux tensions entre migrants africains et population locale.
On peut également citer le film Indomptables de Thomas Ngijol présent dans la sélection de la Quinzaine des Cinéastes etdont l’action se déroule à Yaoundé.
Malgré ces têtes d’affiche, 2025 n’est pas un grand cru pour le cinéma africain qui a connu des jours meilleurs en particulier avec Matty Diop Grand Prix du jury en 2019 avec son film Atlantique.
De nombreux observateurs pensent que le frein principal au développement du cinéma est le manque de vision stratégique de la part des politiqueset des milieux financiersdont le soutien est indispensable mais encore trop discret.
L’approche volontariste du Nigéria qui multiplie les initiatives montre la voie. Les pouvoirs publics au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina et dans d’autres pays commencent également à prendre conscience que les industries créatives sont génératrices de revenus pour le pays et surtout d’emploi en particulier pour les jeunes et c’est de bonne augure pour le futur.