Ingénieur de formation, également en cours de DBA, Kamahunda Mulamba évolue dans le monde du développement et l’exploitation de plateformes numériques depuis plus de 20 ans, en France, Belgique, Suisse et RD Congo. Il dirige aujourd’hui la société Kanieba Interactive, basée à Paris.
Par ailleurs, il a acquis une expérience de création et cession d’entreprises en France et en RD Congo. C’est aussi en RD Congo, qu’il a mis en œuvre plusieurs projets de classes numériques pour le compte d’écoles. Le projet Africatik tire d’ailleurs les leçons de cette expérience.
Quelles sont les principales activités de KANIEBA INTERACTIVE ?
Créée par un couple de consultants en projets digitaux, Kanieba Interactive est une société spécialisée dans la conception et l’exploitation de plateformes numériques. Elle conçoit et pilote ces plateformes à l’aide d’un réseau de partenaires basés en France, Belgique et en Afrique.
Kanieba Interactive réalise ainsi une grande partie de ses travaux de développement auprès de la société TIKDEM (www.tikdem),une équipe d’ingénieurs basée à Kinshasa.
Pouvez-vous nous présenter votre projet AFRICATIK ?
Africatik se veut être le plus grand bouquet d’applications éducatives adaptées au contexte culturel africain.
Depuis sa création, Africatik est en constante évolution. En octobre 2019, date de son lancement, les 1ères applications ont été produites et présentées dans des écoles pilotes à Kinshasa.
En juin dernier, nous avons ouvert les abonnements pour permettre à un large public de profiter de l’offre Africatik complète via un produit unique : l’Africatik App (https://africatik.com/applications/africatik-app/).
Elle couvre 5 zones, ce qui représente une vingtaine d’apps avec des contenus adaptés par pays : monnaies dans le jeu de maths Makuta, paysages des puzzles, cartes géographiques, histoires, etc… Les enfants peuvent aussi apprendre le français, l’anglais et les langues africaines d’Afrique de l’Ouest (diola, pulaar, sereer, wolof. + bambara, dioula en cours), d’Afrique Centrale (kikongo, lingala, swahili, tshiluba), d’Afrique de l’Est (somali, swahili), et d’Afrique Australe (malagasy, swahili).
La stratégie technique consiste en une forte spécialisation sur des outils de développement Open Source, ce qui permet de maîtriser l’intégralité du code source produit.
C’est ainsi que les applications, que nous réalisons, peuvent être totalement personnalisées et adaptées à vos besoins que ce soit tant au niveau des fonctionnalités qu’au niveau de la localisation (applications déclinables en langues nationales).
Comment avez-vous choisi de mettre en oeuvre ce projet ?
Le projet Africatik découle de l’expérience de terrain acquise par ses promoteurs.
En particulier, il tire les leçons de la mise en place de plusieurs projets numériques menés avec des écoles congolaises par la société Tikdem (dont je suis actionnaire), basée à Kinshasa: https://web.facebook.com/pg/tikdemsarl/posts/?ref=page_internal.
Au vu des difficultés rencontrées par les écoles et les familles, nous avons cherché à démocratiser l’accès à des contenus éducatifs par le biais d’applications facilement téléchargeables
Nous voulons mobiliser les technologies au service de l’apprentissage. Notre défi : recréer le monde dans lequel les jeunes vivent pour augmenter leur intérêt et leur attention. De plus, grâce au numérique, il est possible d’accéder à l’ensemble des savoirs produits dans le monde entier.
A qui s’adresse AFRICATIK et quelles sont les applications mises en avant ?
Nos applications sont destinées aux enfants de la maternelle et du primaire, mais aussi aux adultes qui souhaitent apprendre à lire.
Nous couvrons tous les savoirs fondamentaux : maths, lettres, sciences, histoire-géographie ou encore logique.
Africatik permet d’apprendre avec des Apps ludiques et interactives :
- Makuta, Mutshi ou Kaluun: pour compter en manipulant des billets ou des collections ;
- Tanga, Jeux de lettres, Bongo : pour lire et écrire en écoutant, racontant et lisant de nouvelles histoires ;
- Géographie ou KinPuzzle : pour mémoriser les cartes de l’Afrique et découvrir les pays en images ;
- Chimie- les Mélanges, Kinzazi, Chenza ou Mutuka: pour observer et expérimenter les sciences …
Est-ce qu’AFRICATIK est déjà mis en place dans les écoles ?
En 2020, la Fondation Orange a retenu Kanieba Interactive lors de l’appel à projet ECOLES NUMERIQUES 2020. Dans ce cadre, les contenus Africatik sont diffusés en République du Congo au sein des écoles partenaires de la Fondation Orange.
Cette année, la Fondation Orange a choisi pour la 2e année consécutive Kanieba Interactive pour diffuser les contenus Africatik au sein de 16 autres pays africains où le programme est en vigueur, ce qui représente notamment 1 000 écoles et 250 000 élèves.
Plusieurs écoles privées de Kinshasa exploitent par ailleurs ces applications en mode abonné.
Est-il possible d’y accéder sans connexion internet ?
Les écoles et familles accèdent nominalement aux applications par Internet.
Pour les écoles abonnées, nous mettons en place un serveur dédié accessible en Intranet ce qui permet d’accéder aux applications en réseau local.
Pour les écoles retenues au sein du progamme « Ecoles numériques » de la Fondation Orange, les applications sont toutes accessibles au travers d’un mini serveur Raspberry sur lequel se trouve les applications. Ces mini serveurs utilisent la technologie Kiwix (kiwix.org) ce qui permet de ne pas avoir besoin d’internet.
Dans quels pays êtes-vous accessibles ?
Il est possible d’accéder à Africatik depuis n’importe quel pays d’Afrique, mais aussi du reste du monde. Africatik est ouvert aux diaporas du monde entier, mais aussi à toutes les familles et professionnels de l’éducation qui s’intéressent à l’Afrique. Il suffit de télécharger Africatik App et des s’abonner. L’abonnement classique est de 10 Euros pour 12 mois pour tous les contenus.
Quel est votre business model ?
L’offre gratuite est distribuée en partenariat avec la Fondation orange. Nous bénéficions du soutien du soutien de la Fondation Orange depuis 2 ans, puisque Kanieba Interactive a été retenue en mars 2020 et mars 2021 dans l’appel à projet «Programme Ecoles Numériques » de la Fondation Orange.
L’offre payante (abonnement) a démarré en juin dernier. Nous visons 100 000 à 200 000 abonnés sur 3 ans.
Projetez-vous d’intégrer, à terme, d’autres types de contenus éducatifs comme du contenu vidéo par exemple ?
Oui, les applications prévues en janvier 2021 intégreront de la vidéo interactive.