Dépêche AFP
Le principal syndicat de la presse en Guinée a menacé lundi d’une grève générale et illimitée après l’interdiction de plusieurs médias par les militaires au pouvoir, dans un contexte de sévères restrictions à la liberté d’informer.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) va saisir lundi le Mouvement syndical guinéen en vue d’une grève générale, a annoncé son secrétaire général Sekou Jamal Pendessa.
« Puisqu’ils (les autorités) veulent le silence dans le pays, raison pour laquelle ils ferment les médias (…) il y aura du silence jusqu’à la présidence », a-t-il prévenu, lors d’une conférence de presse, menaçant d’une grève générale illimitée.
Il a appelé le gouvernement à retirer cette interdiction et a annoncé qu’il rencontrerait les autres centrales syndicales samedi pour coordonner la riposte.
Les autorités ont retiré mercredi 22 mai les agréments d’exploitation des radios FIM FM, Radio Espace FM, Sweet FM, Djoma FM et des télévisions Djoma TV et Espace TV, invoquant un « non-respect du contenu des cahiers des charges ».
Elles ont justifié cette mesure par des « dérapages réguliers » et « une violation de la dignité de la personne humaine » de la part de ces médias sans donner davantage de précisions.
Il s’agit du dernier tour de vis imposé aux médias par la junte arrivée au pouvoir par la force en 2021 et dirigée par le général Mamadi Doumbouya.
L’interdiction des six médias a provoqué une levée de boucliers parmi les opposants et défenseurs des droits humains.
La censure de plusieurs médias et l’arrestation de M. Pendessa fin janvier avaient déclenché un mois plus tard trois jours de grève générale qui avaient paralysé le pays.